Le cinéma iranien, malgré les Ayatollahs, nous envoie toujours des petites perles qui doivent contourner la censure. Nahid, de la cinéaste Ida Panahandeh, Prix de l’Avenir (Un certain Regard) au dernier festival de Cannes, ne déroge pas.
Une femme, Nahid, a été mariée très tôt à un toxicomane. Divorcée depuis, avec un jeune ado dont elle a la garde, elle est écartelée entre son ex, le nouvel homme qu’elle aime et sa famille. Le problème, c’est que si elle se remarie, elle perd la garde de son fils, lequel tiraillé entre ses deux parents, est au bord du précipice. Les deux amants trouveront provisoirement une échappatoire avec le mariage temporaire.
La première image du film ainsi que la toute dernière sont identiques : sur une plage, face à la mer et ses vagues qui déferlent, une caméra filme tout. Un chien passe, une femme, bientôt rejointe par un homme, lequel s’exclame : « Les pingouins sont passés par là ! ». Superbe métaphore de cette vie en Iran, où les préjugés enferment ceux qui veulent vivre, qui ont soif de liberté, dans une prison de laquelle on ne s’échappe pas.
Ours d’Argent en 2011 pour « une Séparation » de Asghar Farhadi, Sareh Bayat, dans le rôle de Nahid, crie son envie de vivre enfin, accusant à plusieurs reprises son ex de lui avoir pris dix ans de sa vie. Toujours coiffée de son hijab, même chez elle (pour ne pas déplaire aux mollahs), on ne verra aucun sentiment amoureux chez cette femme envers l’homme qu’elle aime, pas même le moindre baiser (les mollahs veillent !). Si les divers ingrédients du film tardent à se mettre en place, la suite va crescendo au fur et à mesure où Nahid se noie dans les difficultés qu’elle ne parvient pas à résoudre. Un beau film, plein de mélancolie, et une réalisatrice d’avenir !
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