Marguerite, long métrage de Xavier Giannoli, conte l’histoire rocambolesque, d’une riche baronne, convaincue d’être une diva lyrique, alors qu’elle chante affreusement faux.
L’histoire se passe en 1920 près de Paris, donc juste après l’armistice (et à cette époque on ne plaisante pas avec la Marseillaise). Elle est tirée d’une histoire vraie s’étant déroulée aux USA.
Tant que la baronne donne des concerts dans son château, tout va bien. On se bouche les oreilles le temps de ses errements, on fait mine de se réjouir, on applaudit, on mange, on boit, on baise…
Mais lorsqu’un journaliste la convainc de se produire en public, d’abord dans un cabaret (et là, on se retrouve au poste de police), puis dans une vraie salle de concert, ça tourne au drame d’autant que les cordes vocales ont quelque peu tendance à rendre l’âme !
Catherine Frot est bien évidemment excellente dans ce rôle fait sur mesure. Mais j’ai remarqué tout particulièrement la composition de Christa Théret dans le rôle d’une jeune soprano, pleine d’une délicieuse fraîcheur. Il y a dans ce film, quantités d’excellents portraits tous très attachants et sans doute très révélateurs de ce que pouvaient être les années folles à Paris, tels le mari, le majordome, le professeur ou les deux journalistes. Les visages absolument ébaubis devant la fausse diva, qui essaient de ne pas rire, sont d’une belle et touchante vérité : je pense notamment au visage du professeur lorsqu’il entend la baronne pour la première fois, et la caméra s’attarde sur lui…
Ceci dit, si la fin traîne un peu en longueur, on peut à juste titre se demander si Giannoli n’a pas sombré dans la caricature en accentuant, jusqu’au grotesque, la voix de la baronne. Mais c’est certainement un choix qui se défend : on est là dans la pure comédie, et l’on sait que dans ce genre de situations, mieux vaut ne pas faire les choses à moitié. Il en est ainsi lors des pannes de voitures, toutes situées au même endroit près d’une croix. Signe de Dieu refusant le modernisme ?
Très bon film, très bonne interprétation de Catherine Frot, de la jeune Théret, et du Professeur, très bien filmé aussi ...
RépondreSupprimerJ'apprécie toujours tes commentaires Bernard, bien décrits et justes.