mardi 15 décembre 2015

Libido retrouvée au soleil occitan

Les frères Larrieu proposaient ces derniers temps, « 21 nuits avec Pattie », (21 comme la carte maîtresse du tarot), avec tout un tas d’acteurs à la mode : Karin Viard qu’on voit partout en ce moment, Isabelle Carré, André Dussollier, Sergi Lopez, Laurent Poitrenaux, excusez du peu ! On voit ainsi des films avec toute une pléiade d’acteurs archi connus, et d’autres réalisés avec une équipe d’amateurs, sans que forcément, les seconds soient moins bons que les premiers. Mais question budget, il n’y a pas photo, comme on dit. Question salaires des acteurs, non plus. Ainsi va le cinéma français.

Dans un hameau d’Occitanie, sous la canicule de la mi-août, région aux magnifiques paysages de moyenne montagne, débarque Caroline (Isabelle Carré), la quarantaine, sorte d’Immaculée Conception, afin d’enterrer sa mère récemment décédée et qu’elle n’a pas revue depuis un bout de temps, et même fort peu dans sa vie. Immense bâtisse au milieu de nulle part, sans réseau téléphonique, chacun rêve d’habiter dans ce coin enchanteur.

Elle va découvrir alors des personnages, sympathiques certes, mais totalement décalés, peut-être sous l’effet d’un vin local hallucinogène, à moins que le vent et les orages ne fassent disjoncter la petite communauté. Il y a là Pattie qui raconte toutes ses expériences sexuelles et salaces, et c’est quelque chose, mais allez savoir si c’est vrai ou non, le capitaine de gendarmerie qui émerge du lac en petite tenue, un écrivain qui sort de nulle part (serait-ce ou non, Jean-Marie Le Clézio ?), jusqu’au cadavre de la mère qui disparaît subitement pour réapparaître en spectre, sans oublier André (fabuleux Denis Lavant), homme à tout faire et un peu fêlé.

C’est plein d’humour, mais un humour rafraîchissant, intelligent, pas du genre beauf comme on en voit si souvent dans le cinéma français. Mais n’allez pas essayer de comprendre quoi que ce soit au scénario, ce serait en pure perte, même si à la toute fin, l’Immaculée retrouve comme par miracle (encore un), sa libido disparue depuis longtemps. Volonté spectrale ?

C’est bien joué, bien filmé, amusant, quelques répliques, dignes d’Audiard, pourraient même passer à la postérité, mais je n’en dirai pas plus.

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