« Tristan » nous est proposé par le Centre Dramatique National d’Orléans, dans une mise en scène d’Éric Vigner, Directeur du CDN de Lorient.
Le texte écrit par le metteur en scène, est inspiré de la légende bretonne contant les amours de Tristan et Yseult, le combat de Tristan contre le géant Morholt, le breuvage qui guérit donné par Yseult, l’autre breuvage qui rend fou d’amour, la cour du roi Marc, son mariage avec Yseult (qui m’a fait penser à la mise en scène de Richard II par Ariane Mnouchkine dans les années 80 en Avignon),… et ainsi de suite, jusqu’à la mort des deux amoureux.
Une beauté certaine transparaît dans ce texte, néanmoins parsemé d’une grande violence, ce qui, par les temps qui courent, mais on ne pouvait prévoir… met mal à l’aise le spectateur. Éric Vigner parcourt le temps, nous parle des drames d’aujourd’hui, des migrants notamment, des starlettes de la télé ou des femmes-objet des responsables politiques, évoque Shakespeare au travers du Roi Lear qui partage son royaume, ou d’Othello et de la trahison de Iago. On s’y perd un peu, même beaucoup !
Le plateau est vide. Des panneaux descendent et remontent dans les cintres, un écran géant les accompagne où sont projetés les visages de Tristan, de Marc ou d’Yseult, lesquels se filment sur scène (c’est complètement à la mode aujourd’hui), et ça crie, et ça hurle. Mais Yseult aura eu bien du mal à se faire entendre du haut des gradins.
Parcourir le temps, ou plutôt les temps, c’est toujours possible (encore que l’unité de temps propre au théâtre en prend un sacré coup), relier Morholt à Boko-Haram, ça devient vraiment instable, insuffler du Shakespeare là-dedans, j’en arrive à ne plus comprendre où veut en venir l’auteur / metteur en scène. Certes, je ne suis pas « fan » d’Éric Vigner. Ses précédentes créations présentées à Orléans, furent des plus inégales, cette dernière ne me restera pas très longtemps en mémoire.
J’aurais de loin préféré, puisque le metteur en scène a choisi de nous conter les aventures de Tristan et Yseult, qu’on nous les présente sous la forme d’un conte / poème, ménestrels à l’appui, comme sait si bien le faire Bruno de la Salle, qui enivrait les spectateurs dans les années 80 en Avignon. Ceci nous aurait fait un bien fou ! Mais c’était une autre époque.
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