Le Bouton de Nacre, est un documentaire du chilien Patricio Guzmán, dont l’objet est la Patagonie, région la plus méridionale de son pays. Le film a obtenu l’Ours d’argent du meilleur scénario à la Berlinade 2015.
Au nord du Chili, dans le désert d’Atacama, le plus sec au monde, est installée une station de radars qui scrute l’univers, observant, tantôt une supernova qui explose, tantôt un quasar libérant une énorme quantité de gaz. Guzmán relie ces masses d’énergie à l’eau, omniprésente au sud de la Patagonie, paysages totalement fabuleux de mers, de cascades, de glaces, de quartz, de roches, de neiges.
Mais Guzmán s’intéresse aussi à l’histoire de cette région, peuplée autrefois par les Patagons, lesquels n’avaient ni Dieu, ni police (car ces mots ne se traduisent pas dans leur langue), vivant de pêche sur de petits canoës, et qui ont été massacrés par l’homme blanc lors d’expéditions impérialistes. Le mot génocide prend ici toute sa force dans la mesure où certaines peuplades ont totalement disparu aujourd’hui.
Patricio Guzmán conclut son documentaire par la terrible répression qui s’abattit sur le Chili après le coup d’état renversant le président Allende, en 1971, et qui fit dans les années suivantes plus de 3200 morts parmi les démocrates, dont beaucoup, après avoir été torturés dans les sinistres camps de Patagonie, furent largués d’hélicoptères au-dessus de la mer, attachés à des rails de chemin de fer.
L’espoir de tous les témoins, c’est que si l’eau a une mémoire, et chacun en est persuadé là-bas, elle garde pour les générations futures, les traces de ces massacres qui ensanglantèrent la Patagonie, terre du bout du monde, d’une beauté à couper le souffle.
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