lundi 12 octobre 2015

Où l'on découvre qui sont les Wilis

Le théâtre Bolchoï diffusait le ballet Giselle sur les écrans français, en ce dimanche 11 octobre.
Il s’agit d’un ballet créé en 1840, donc à l’époque romantique, par le compositeur français Adolphe Adam, bien méconnu et c’est fort dommage, mais dont la musique a inspiré les plus grands compositeurs. La chorégraphie du ballet présenté sur le plateau du Bolchoï, initialement de Jules Perrot et Jean Coralli, est celle de Youri Grigorovitch, monstre sacré de la Russie puisqu’il est parvenu à traverser tous les régimes, en tant que Directeur du Ballet, de 1964 à aujourd’hui.

Ballet en deux actes, Giselle raconte les amours déçues d’une jeune paysanne, laquelle meurt en découvrant que son fol amour, le Prince Albrecht, l’a trompée. Le second acte se déroule aux pays des Wilis, jeunes filles mortes vierges, où l’on voit Giselle danser jusqu’au lever du jour afin de sauver son prince venu sur sa tombe.

Que la direction du Bolchoï ait, une fois de plus, confié le rôle principal à Svetlana Zakharova, m’indispose de plus en plus. Le Bolchoï recèle tellement de « Principals » toutes géniales, qu’on ne comprend pas.
Pour moi, Giselle est une jeune fille, paysanne de son état, sortie il y a peu de l’adolescence, pas une femme de 36 ans, à l’allure altière. Même avec le maquillage, désolé, ça ne passe pas. D’ailleurs, le contraste avec le beau Polunin aux yeux bleus, apparaissant beaucoup plus jeune (en fait, il a dix ans de moins) était frappant. Les plans serrés du réalisateur, cadrages sur les visages, sont criants de vérité. On ne peut pas tricher avec le cinéma en direct.
Certes, la danse de Zakharova est parfaite (hormis une chute malencontreuse au 2ème acte), mais il ne ressort pas d’émotion, ou si peu. Et ça pose infiniment question dans un tel ballet !
J’ai d’ailleurs toujours en mémoire la Giselle de Lunkina que le Bolchoï nous avait offert il y a quelques années, en 2011, et qui avait alors été un enchantement.
A ses côtés, Polunin en Prince Albrecht fut celui qu’on attendait : ses entrechats six furent magnifiques, je ne les ai pas comptés, mais le danseur invité du Bolchoï sait rester dans le cadre de la danse, sans en rajouter inutilement. Le 2ème acte fut de sa part un ravissement.
Denis Savin, en garde-chasse, amoureux malheureux de Giselle, s’est hissé à sa hauteur, toujours au pays des Wilis, lorsque poussé à danser par Myrtha, la reine, il meurt épuisé.

A noter aussi la toujours excellente présentation du ballet, et son historique tant à Paris qu’en Russie, par Kathy Novikova, chargée de la communication au Bolchoï.
Les années passant, la salle du Pathé Loire est de plus en plus remplie, avec la présence de jeunes. Non, la danse classique n’est pas réservée à une élite.

PS : qu’au même moment, sur trois soirées, le Zénith ait accueilli près de 9000 spectateurs pour les Bodin’s, degré zéro de la culture, pour un prix supérieur à la projection de Giselle, montre à quel point les Médias ont abêti les Français, ou du moins une bonne partie d’entre eux !

1 commentaire:

  1. Ce ballet m'a enchantée tout au long du spectacle. C'est un des plus beaux ballets que j'ai vu, pour le décor, les costumes, l'intrigue mais surtout la chorégraphie et la très grande qualité des danseurs. Je ne trouve pas juste la critique de Bernard concernant la danseuse Svetlana Zakharova dans le rôle de Giselle : son visage et son corps font suffisamment jeunes pour incarner le personnage, et elle n'a rien de décalé, Je pense qu'elle passe très bien au yeux du grand public, et j'aimerais beaucoup la revoir encore.
    Chantal Hureau

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.