Les deux Amis, de Louis Garrel, réunit sur l’écran, outre le réalisateur lui-même, Vincent Macaigne et la divine Golshifteh Farahani, qu’on avait déjà vue dans « My Sweet Pepper Land » où elle était institutrice dans un village quelque part au fin fond de l’Anatolie, et surtout dans « Syngué Sabour », film dans lequel elle veillait son mari dans le coma à Kaboul.
On est là à Paris. Clément aime Mona dont il ne sait pas grand-chose, sauf qu’elle travaille dans une briocherie d’une gare SNCF, et qu’elle disparaît le soir pour revenir au matin. Le spectateur connaît l’énigme de Mona : elle est en liberté le jour, et retourne dormir en prison la nuit. Clément se fait rejeter par Mona et demande à son ami, Abel, de l’aider à relier les liens avec Mona.
Sorte de ménage à trois, le spectateur peut légitimement se demander quel est l’objet profond du film. Certainement, le thème central est l’amitié entre ces deux hommes, proches de la quarantaine, qui partagent beaucoup, leurs soucis et leurs joies, jusqu’à leur boulot pour Clément, figurant au cinéma. A ce titre, la scène de reconstitution d’une barricade en mai 68 vaut le détour par son côté un peu loufoque au milieu des gaz lacrimo. A la toute fin du film, Abel taira à son ami, son secret intime, assis tous deux, la nuit, sur un trottoir. Leur amitié survivra-t-elle ? Le film ne répond pas.
La réalisation de Louis Garrel, formé à bonne école (la Fémis et sa famille, ça fait beaucoup !), est agréable. On remarque toute une foule de petits détails, lesquels donnent une touche de fraîcheur cinématographique pas déplaisante du tout. Quant à Vincent Macaigne qui joue le rôle de Clément, il est toujours égal à lui-même, quadra paumé, en quête d’un amour perdu. On aimerait lui voir jouer autre chose. Enfin, Golshifteh est sublime, dans cette femme où tout est mystère, qui recherche un port d’attache que ni Abel, ni Clément, ne semblent pouvoir lui offrir.
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