vendredi 28 août 2015

Un western aux allures Tamoules

Dheepan, de Jacques Audiard, a remporté la Palme d’Or à Cannes, en cette année 2015. Les critiques n’ont pas été dithyrambiques, c’est le moins que l’on puisse dire. C’est sans à priori d’aucune sorte que je me suis rendu au cinéma.

Le film sort au moment même où une vague de migrants, sans précédent, arrive en Europe. A ce titre, le film d’Audiard est une œuvre politique, au sens noble du terme, puisqu’il nous montre trois Tamouls, fuyant le Sri Lanka, et arrivant en France. Premiers pas, vente d’objets hétéroclites aux touristes la nuit, apprentissage des premiers mots français, rencontre avec un office migratoire, enfin, emménagement dans une cité de la région parisienne, appartement bien délabré et scolarisation de l’enfant. Jusqu’ici, le film est réaliste, voire documentaire.

C’est ensuite que tout dérape. Nous ne sommes pas dans une cité, mais en plein far west. Les habitants des barres HLM semblent avoir disparu, seul un groupe de jeunes truands puissamment armés règne du haut en bas des tours. A la nuit, les voitures arrivent en file pour se ravitailler, on sait en quelle marchandise. C’est en cette étrange compagnie que le couple de Tamouls tente de survivre. La tension ne cesse de monter, la musique nous y aide d’ailleurs. In fine, Clint Eastwood fait le ménage, en grand !

Dans une sorte d’épilogue, peut-être le couple de Tamouls étant mort au combat, dans une allégorie à la mode Audiard, on se retrouve au Paradis où tout va pour le mieux, tout est magnifique, dans un état d’extase parfait, notre famille Tamoul semble entourée par les anges. Nous sommes au royaume des cieux, sis dans la verte Angleterre. On comprend que tant de migrants stationnent à Calais dans l’espoir de gagner ce paradis.

Audiard voudrait nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Certes, les trois acteurs Tamouls sont remarquables, des effets de lumière sont magnifiques, le tout est fort bien emballé. Mais on se demande par quel tour de passe-passe, ce film a obtenu la Palme d’Or, à moins que des pressions exercées sur le jury par la direction du Festival fassent en sorte que ce genre de film soit primé, les recettes dans les salles primant sur la qualité du film.

1 commentaire:

  1. Les images sont très bien filmées, les acteurs principaux superbes chacun dans leur rôle ... mais que de violences ... est ce vraiment cela dans les cités ? je ne suis pas sûre que ce soit à ce point. Quant à la fin où tout est "rose" comment peut on y croire ? On comprend toutefois les difficultés et par quels chemins bien tortueux il faut passer pour ces migrants pour avoir l'espoir de s'en sortir. Je ne regrette pas, malgré tout, être allée voir ce film.

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