mercredi 26 août 2015

Amnésie à Ibiza

Barbet Schroeder, né en Iran, a passé une bonne partie de sa jeunesse en France. Il a côtoyé Godard, Chabrol, Rohmer, et j’en passe. Il a fondé la société de production « les Films du Losange », qui s’honore de compter de nombreux films majeurs. C’est donc un grand Monsieur du monde cinématographique qui a réalisé près d’une vingtaine de films, en a produit à peu près autant et a tourné dans une quinzaine de longs métrages.

Son dernier film, Amnesia, traite des sentiments rétrospectifs des allemands après les horreurs du nazisme, à travers quatre personnages, d’âges et de mentalités différents. Accessoirement, le réalisateur a ajouté une histoire d’amitié très forte entre un homme jeune, épris de musique techno, et une femme d’âge mûr, ancienne violoncelliste.

Nous sommes à Ibiza, île paradisiaque. Les premières images nous montrent la côte rocheuse, au coucher du soleil, aux merveilleux teints orangés. Par la suite, Schroeder appuiera sur ces paysages fabuleux, trop sans doute à tel point qu’on pourrait se croire parfois dans un film publicitaire appelant les touristes à venir y passer leurs vacances.

Elle, Martha (Marthe Keller rayonnante), émigrée à Ibiza car ayant tiré un trait qu’elle croit définitif sur l’Allemagne, sa culture, et même sa langue qu’elle refuse de parler ; lui, Jo, la vingtaine, passionné de musique électronique, celle qui fait boum boum boum à longueur de soirée (il est permis de trouver ça horrible !) ; tous deux se rencontrent, parlent anglais et nouent une très forte amitié. Rappliqueront ensuite d’Allemagne, la mère de Jo et le grand-père.

Le face à face entre Martha et la mère de Jo, d’âges sensiblement équivalents, est probablement le moment le plus fort du film. L’une a fui, répudiant son pays et sa culture honnis, l’autre est restée, affrontant l’histoire terrible de l’Allemagne, et découvrant le passé de son propre père, pas plus propre ni plus sale que nombre de ses compatriotes.

Un film d’auteur qui nous change des violences cinématographiques habituelles, dans une île de rêve.

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