mercredi 5 août 2015

Quand le bricolage m'était conté...

Microbe et Gasoil, de Michel Gondry, est un de ces petits bijoux dont la presse parle peu, mais qui en ces périodes caniculaires du mois d’août, nous apporte un vrai moment de bonheur rafraîchissant.

Après l’Écume des Jours, sorti en 2013, où le réalisateur avait multiplié les effets spéciaux pour nous éblouir, ici, Michel Gondry nous sert une sorte de conte, quelque peu autobiographique nous dit-on, cette fois-ci sans effets spéciaux, ni animations comme lors de son interview de Noam Chomsky, mais avec un simple moteur de tondeuse à deux temps, des planches, de vieilles roues, enfin tout ce qu’on peut trouver chez un ferrailleur pour pas grand-chose, et beaucoup d’ingéniosités adolescentes.

Prenez une famille, cadres moyens, une mère (Audrey Tautou délicieuse) dépressive, trois fils dont un punk, et le petit dernier, Daniel, 14 ans, couvé par sa maman, les cheveux longs au point que beaucoup le prennent pour une fille à son grand dam, dessinateur de génie, et faisant bien moins que son âge. On l’appelle donc Microbe !

Une deuxième famille de niveau social beaucoup plus bas, le père houspillant sans cesse son fils, la mère très malade, et donc un fils, Théo dit Gasoil, bricoleur de génie, atterrissant par hasard dans la classe de Daniel.

Les deux copains décident de construire un véhicule avec trois fois rien, et de partir à l’aventure sur les routes de France, dans une sorte de road movie. Le film est truffé de situations comiques (difficile de les énumérer ou même d’en choisir une). Le discours tenu par Théo est d’une très grande richesse, on aimerait retenir toutes ses réparties tant elles sont lumineuses : on est loin ici des textos échangés pour un oui, pour un non. D’ailleurs, nos deux jeunes perdront le seul portable qu’on leur avait confié, dans une métaphore des plus comiques.

Finalement, les deux ados semblent, dans l’univers de Michel Gondry, ceux qui sauront, plus tard quand ils seront adultes, mener leur vie en dehors des contraintes et du stress de la société de consommation. Eux au moins possèdent du génie, même s’ils sont  mal compris du monde qui les entoure.

Un dernier mot pour signaler le coup de gueule salutaire que lance au passage Michel Gondry sur la situation qui est faite aux Roms en France par les Pouvoirs Publics. C’est violent, et Gondry ne mâche pas ses mots !

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