Halte à la course aux armements, nous dit Zeman

Les Aventures Fantastiques, de Karel Zeman, est un film réalisé en 1958, tiré plus ou moins librement du roman de Jules Verne, « Face au drapeau ».
Le romancier français comme le cinéaste tchécoslovaque, disent leur crainte, voire leur effroi, devant la course à l’armement, surtout si des armes terribles devaient tomber aux mains de fous dangereux. Thème très souvent développé au cinéma, notamment dans « Docteur Folamour ». Zeman a de quoi s’inquiéter en 1958 puisqu’on est en pleine guerre froide.

Un savant français, sur le point de percer le secret de la matière, est enlevé, avec son assistant, par le comte d’Artigas et ses lieutenants, et grâce à une goélette et un sous-marin, se retrouvent prisonniers dans une sorte d’ancien volcan, sur une île perdue au milieu des océans. Evidemment, le happy end est au rendez-vous : l’assistant du savant sauvera une jeune fille retenue dans l’île, et ils s’envoleront dans un ballon à air chaud. Quant au savant, comprenant trop tard qu’il a fabriqué un canon et une bombe capable de donner le pouvoir absolu au comte, il se sacrifie en faisant exploser l’île.

Zeman, comme à son habitude, mélange fort habilement animations et acteurs réels. C’est du grand art. La rénovation du film donne des images fabuleuses, d’une très grande beauté, sur les fonds marins, des poissons géants, une pieuvre gigantesque, la marche des scaphandriers au fond de l’eau, les divers objets volants qui sillonnent le ciel, le sous-marin qui éperonne la coque d’un bateau… Les dessins qui illustrent l’œuvre du Jules Verne, sont représentés à la perfection, tels les moteurs et engrenages ou l’intérieur du volcan. Le tout saupoudré de touches d’humour nombreuses...

Voilà un film que tout le monde peut voir et comprendre, enfants et adultes, et qui change des Pixar habituels. En un mot, c’est un vrai chef d’œuvre.