La Scène Nationale d’Orléans reprend ses soirées Performances, toujours avec succès.
Opening Night a Vaudeville, est un spectacle déjanté de Mark Tompkins et de son jeune compère Mathieu Grenier.
On assiste à une succession de gags assez jouissifs. Mais derrière ces sketches se cache, du moins m’a-t-il semblé, un hommage aux arts vivants, le théâtre, la danse, le music-hall, le cirque, et bien sûr toutes les formes de chansons accompagnées au piano-bar.
Chacun verra, ou ne verra pas, des clins d’œil adressés ça et là : on entend une phrase tirée d’une citation de Shakespeare, « le monde est une scène où chacun tient un rôle », ou encore l’espace d’une seconde ou deux, le faune dans son après-midi, chorégraphié par Nijinski.
L’hommage aux arts vivants se saurait oublier les techniciens, qui passent et repassent sur le plateau.
A la fin, nos deux artistes semblent ne pas vouloir s’en aller, tant ils se plaisent sur scène. Les spectateurs en redemandent.
Avec Divine, on passe à quelque chose d’infiniment profond. Jean Genet a écrit en 1943, un texte magnifique, « Notre-Dame des Fleurs ». Nous sommes dans le milieu des travestis, avec Mignon, Divine, et un jeune assassin qui périra sur l’échafaud. La langue de Genet est sublime. La description de la danse par Genet, faisant appel à Nijinski, est un moment d’une grande beauté.
Le texte est dit par Daniel Larrieu, danseur, chorégraphe, aujourd’hui acteur de théâtre. L’artiste entrecoupe son récit par quelques pas de danse, chaleureuse, sensuelle, renforcée par le caractère intimiste de la salle du Kid.
Je sors de ce spectacle avec la forte conviction que nous avoir présenté Splendid’s en anglais, et nous avoir privé de cette langue majestueuse qu’est celle de Genet, fut une hérésie de la part du Directeur du CDN d’Orléans !
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