Aller pour la première fois à l’Opéra de Lyon, c’est d’abord
découvrir ce que les Lyonnais appellent « l’Opéra Nouvel », du nom de
notre architecte national. Derrière la façade d’origine, se cache une structure
très contemporaine, métallique, aux couleurs noires et gris acier. La salle aux
mêmes tons, si elle permet à tous de voir la scène, dégage une sorte de
tristesse. Question d’habitude sans doute ! Ajoutez à cela des sièges des
plus inconfortables. Les sévères détracteurs de l’opéra Bastille ne sont sans
doute jamais passés par la cité des Gaules et son opéra situé Place de la
Comédie. Il reste néanmoins le magnifique foyer du XIXème d’où la vue sur l’Hôtel
de Ville est imprenable.
Le ballet de l’Opéra de Lyon présentait la semaine dernière,
Drumming Live, qui était son entrée au répertoire, chorégraphie de A-T de
Keersmaeker créée en 1998. Pièce pour douze danseurs, 4 hommes et 8 femmes.
La musique est de Steve Reich, dont on nous dit que le New
York Times l’a qualifié de plus grand compositeur vivant. Sa pièce musicale,
Drumming, est composée pour bongos, marimbas
et glockenspiels, une flûte et deux voix. Trois percussionnistes du
groupe Ictus accompagnent six étudiants du Conservatoire de Lyon. Musique
répétitive, presque lancinante, mais entraînant les danseurs dans un univers
chorégraphique abstrait.
Une large bande zébrée de figures géométriques, traverse la
scène de droite à gauche. Durant presqu’une heure, soit seuls, soit à deux ou
plus, soit tous ensemble sur scène, les douze danseurs virevoltent dans une
chorégraphie qu’on peut qualifier, il me semble, de géométrique, tant musique
et danse apparaissent vivre en parallèle. Les portés sont remarquables de
facilité, les grands jetés, nombreux, sont exécutés avec une grande précision.
On admire le grand professionnalisme du ballet de l’Opéra de Lyon (1), danseurs
à la formation classique, mais tournés vers la danse contemporaine.
Alors, certes, Drumming est un ballet abstrait. Difficile de
lire une histoire, il suffit de se laisser bercer par la musique et la danse.
Ayant vu récemment Vortex Temporum de la même chorégraphe, je préfèrerai ce
dernier qui me semble plus construit que Drumming. Sans doute cela reflète-t-il
l’évolution de A-T de Keersmaeker, et mon goût personnel.
(1)
On peut les citer tous (un peu plus de douze
dans la mesure où la distribution varie d’un soir à l’autre) : Aurélie
Gaillard, Dorothée Delabie, Coelyn Knight, Annabelle Peintre, Ashley Wright,
Elsa Raymond, Inês Pereira de Almeida, Elsa Monguillot de Mirman, Kristina
Bentz, Chiara Paperini, Julian Nicosia, Tadayoshi Kokeguchi, Adrien Delepine,
Simon Galvani, Raul Serrano Nunez, Marco Merenda.
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