dimanche 19 avril 2015

Encore des Performances

Minute Papillon, conçu et interprété par Denis Mariotte, nous plonge dans l’univers de l’absurde.
Deux séries de paravents, blancs, constitués de grands panneaux verticaux, tendent à se rejoindre, selon les règles de la perspective, en fond de scène où trône un piano.
L’acteur entre, se met à jouer de l’instrument. Soudain, ce dernier se dérègle, semble envoyer des décharges électriques et finit par avaler, bouffer quoi, le pianiste.
Dès lors, ce qui se passe sur le plateau tient de l’étrange, de l’irrationnel. L’acteur semble se dédoubler, tantôt un pantin l’observe du haut d’un paravent, tantôt son double avance sur des roulettes. Des tableaux apparaissent sur les murs comme par enchantement, l’acteur entre ici, ressort par là, un masque parfois, une perruque aussi, un discours hurlé -- est-ce la guerre qui est dénoncée ici ? – il tombe comme un pantin, se relève, retombe…
Une troupe de chiens hurle -- la guerre encore ? --, il cherche à fuir, n’y parvient pas. Le chaos s’installe sur scène, une caisse se remplit de pantins, de squelettes, tel un charnier. Les livres sont jetés dans cette déflagration. Le décor s’effondre, c’est fini.

Performance d’acteur remarquable, travail précis sur les lumières et le son, mais pouvant paraître obscure au spectateur non averti.


Mémoires du Grand Nord
, d’Arnaud Saury,  a de quoi décontenancer. Juxtaposer, en parallèle, des extraits de textes de Jack London, et parmi eux, quelque chose d’abominable, et des musiques rock interprétées par un bassiste, cela nécessite une relation, un lien quelque part. Mais là, il n’y en a pas !
Les textes donc : un homme par grand froid, - 50°C, voire encore moins nous dit-on, dans la neige, tente d’allumer un feu.  Un autre évoque le meurtre de toute une famille, y compris la petite fille qui implore. On a même droit à un cours sur les degrés Celsius, Kelvin et Fahrenheit. Sous oublier le chien qui entame sur le plateau, une course folle.
On y ajoute de la danse, et tout un bricolage de trucs, tels la danseuse grimpant sur les épaules du narrateur pour placarder une affiche publicitaire du Grand Nord, affiche qui tombe immanquablement. Et cela par trois fois ! On fait même du feu sur le plateau à côté d’une glacière.

Pourtant les choses avaient plutôt bien commencé, avec cette interrogation d’ordre philosophique, sur la présence d’un « homme dans un endroit comme celui-ci, si loin et si désert ». Mais la suite ne m’a pas convaincu.

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