Le CDN présente "Violentes femmes", texte de Christophe Honoré sur une mise en scène de Robert Cantarella.
Peut-être le CDN a-t-il voulu créer l’antithèse de Hetero, présenté en février dernier, monde peuplé exclusivement d’hommes et métaphore de la société actuelle.
Honoré, c’est le réalisateur du très beau film qu’est « les Chansons d’amour ». Il écrit beaucoup, dont ce « Violentes femmes », qui est, disons-le, un beau raté !
Sur scène, une sorte de menhir géant accolé à un échafaudage. On s’interroge sur la métaphore : le théâtre est-il à construire ou à détruire ?
Est-ce un phallus, le mont du Golgotha (qui va-t-on crucifier ?), la silhouette géante de Marie, un voile la recouvrant ? De petites reproductions sont disséminées sur les tables.
Christophe Honoré entremêle deux histoires : celle de l’assassinat, en 1989, de 14 étudiantes dans une université canadienne par un cinglé, indisposé dira-t-il, par le féminisme, et cette autre, survenue dans un village d’Indre-et-Loire, en 1947, où quelques petites filles diront avoir, 5 jours durant, vu Marie, flanquée d’un ange, sur le coup de treize heures, dans l’église.
On s’attendait à ce que ces deux faits divers, aussi éloignés l’un de l’autre, viennent se rencontrer, se mirer, se percuter, rebondir l’un sur l’autre. Mais non, rien ! ils cohabitent tous deux, dans une sorte de va-et-vient, sans jamais s’apercevoir. Chacun est dans son monde communautaire.
Madeleine raconte, sur un ton enfantin, quelque peu loufoque, ses visions, sa guérison d’une maladie des yeux, et pour finir, l’interrogatoire qu’elle subit et, telle la victime d’un crime dans un commissariat, elle passe en revue dans un classeur, tous les visages qu’on lui présente, sans jamais reconnaître Marie. Et pour cause !...
Quant à l’affaire du massacre perpétré au Canada (ce ne sont pas les militants de l’Etat Islamique qui ont inventé de telles horreurs), ça commence par la mise sur le grill de la mère de l’assassin. Puis ça part dans des digressions dignes d’une psychanalyse sur divan : un détour du côté de Robert Bresson, un autre vers Romy Schneider, un retour vers le féminisme, un acte sexuel (c’est la mode) derrière une vitre ne laissant percer que les ombres.
Les acteurs, tous excellents au demeurant, ne parviennent pas à sauver ce qui ne peut l’être. C’est applaudi, pour leur travail sur scène, et puis à Orléans, on sait qu’on applaudit toujours les acteurs.
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