Le Japon dans l'après Fukushima

Au revoir l’été, du réalisateur japonais Koji Fukada, nous immerge dans le Japon d’aujourd’hui, dans un film très réaliste de ce qu’est le pays du soleil levant, sa jeunesse, ses mœurs, ses espoirs, ses peurs.
Nous sommes dans un village au bord de la mer, sans doute non loin de Fukushima.
Sakuko, jeune adolescente, vient passer une semaine, dans cet été à la chaleur lourde, avec sa tante, Mikie. La première compte réviser ses cours pendant que la seconde veut terminer une sorte de thèse sur l’Indonésie, pays où elle a voyagé. A peine arrivées, elles assistent au départ de leur amie pour la France et ses châteaux de la Loire. Visiblement, on ne manque pas d’argent dans cette famille, culturellement favorisée.
On se perd un peu dans ce cocon familial recomposé où l’on trouve deux Mikie. Il y a aussi un ancien amant (mais de qui ?), lequel tient ce qu’on appelle là-bas, un « love hôtel », avec son fils qui connaîtra une amourette avec Sakuko. Un prof de fac est de passage, sans compter les copains et copines du village. Bref, toute une compagnie de jeunes, et de moins jeunes, qui pensent beaucoup à se compter fleurette les uns les autres.

Mais la force du film réside dans le contexte de l’après Fukushima, avec sa manif anti-nucléaire, ses tracts, sa blague salace, et cette espèce de brume stagnante, pollution atmosphérique, dans laquelle baigne ce village balnéaire.
Les jours défilent comme sur un cahier d’écolier, paisibles, les conversations ne sont pas anodines, on est entre gens cultivés. C’est reposant, plein de douceur, mais on sent que tout cela recèle une situation explosive et pourrait basculer.
A la fin, Sakuko et Mikie (très belle Mayu Tsuruta) quittent leur amis (es) et repartent vers Tokyo. La scène de séparation entre Sakuko et son copain, après une nuit passée à la belle étoile, est admirable : la route se sépare en deux, chacun prenant un itinéraire pour rentrer chez lui. Juste un baiser de la part de Sakuko sur la joue, et rien d’autre.