Hier soir, j’étais à l’Opéra Garnier pour le Chant de la Terre, symphonie de Gustav Mahler, composée de six lieder (1), avec texte chanté alternativement par un ténor et un baryton, l’ensemble étant chorégraphié par John Neumeier, directeur du ballet de Hambourg, pour, comme il se dit, les Étoiles, les premiers danseurs et le corps de ballet de l’Opéra National de Paris.
Après avoir lu des commentaires peu réjouissants ici ou là, je m’y suis rendu néanmoins avec plein d’optimisme et de bonne volonté. J’avais lu et relu le texte du Chant de la Terre, et noté sur un petit carton, quelques mots par lieder me permettant d’en suivre la narration.
Un prologue au piano a été rajouté par le chorégraphe. A-il sa raison d’être. D’un point de vue chorégraphique, non ! il me semble néanmoins, qu’il nous permet de nous glisser peu à peu dans la musique de Mahler et d’affronter avec plus de douceur les premières notes de la symphonie.
Je ne connaissais pas la musique de Mahler. Je l’ai trouvée d’une grande force avec la dernière partie, les Adieux, d’une infinie beauté musicale.
J’ai été très impressionné par la voix du baryton, au timbre profond et cuivré. En revanche, le ténor m’a laissé indifférent, j’avoue même ne guère l’avoir entendu.
Pour ce qui est de la chorégraphie proprement dite, qu’en dire ? On retrouve le côté narratif dans le 4ème chant (la Beauté) ainsi que dans le dernier (l’Adieu), le plus long et le plus travaillé chorégraphiquement. Pour le reste, il est bien difficile de suivre l’histoire. Certes, on ne s’ennuie pas, l’ensemble est agréable, mais sans moment inoubliable et, c’est du moins mon sentiment, sans grande imagination. Il y a même quelques tableaux où l’on se dit que Neumeier n’a pas dû se fouler.
Vincent Chaillet et Florian Magnenet sont irréprochables. Tout le ballet semble reposer sur leurs épaules, mais ils s’en sortent à merveille. Cependant, celle qui irradie la scène est incontestablement Sae Eun Park, jeune déesse de la danse.
Quant à Dorothée Gilbert, étoile de l’Opéra, elle est bien sûr impeccable, ses lignes toujours parfaites, sa démarche royale. Mais son rôle m’a semblé tellement transparent que j’en suis venu à me demander si elle ne s’ennuyait pas par moments sur le plateau de Garnier.
J’avoue honnêtement que la soirée Paul/Rigal/Millepied/Lock du mois dernier m’a laissé de bien meilleurs souvenirs. Je crains fort que le Chant de la Terre ne reste pas longtemps dans ma mémoire chorégraphique. Pour ce qui est de la musique et du baryton, c’est autre chose évidemment.
(1) Chanson à boire, le solitaire en automne, la jeunesse, la beauté, l’homme ivre au printemps, l’adieu
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