samedi 7 février 2015

Vortex Temporum

Anne Teresa de Keersmaeker semble être un peu partout : elle sera à Garnier et à Beaubourg au cours de la saison prochaine. A Lyon en avril prochain pour Drumming Live. A Orléans, hier soir pour Vortex Temporum, créé en 2013. La chorégraphe flamande propose une combinaison harmonieuse entre musique et danse contemporaines. C’est du grand art qui a nécessité un travail considérable de la part de tous, chorégraphié avec grande intelligence, bien loin des objets ennuyeux que l’on peut voir ici ou là.

Sur scène, un piano, cinq chaises et des lignes courbes tracées au sol, sortes d’ovales entrecroisés.
Le groupe Ictus s’installe : un pianiste, une clarinette, une flûte traversière, un violon, un alto et un violoncelle. Vortex Temporum (je parle de la musique) a été crée en 1996 par Gérard Grisey. Musique contemporaine, on aime ou on n’aime pas… Ils sortent du plateau.
Six danseurs du groupe Rosas pénètrent sur scène, chemise et pantalon gris ou noir. Ils tâtonnent, puis les gestes deviennent plus amples. On comprend vite qu’ils sont chacun les doublures d’un musicien. Le pianiste revenu exécute avec un danseur ce qu’on pourrait appeler un « pas de deux », c’est magnifique !

En seconde partie, d’après moi la moins aboutie, on retrouve tout le monde sur le plateau. Le piano accompagne les danseurs dans un mouvement circulaire : danserait-il lui aussi ? qui accompagne qui ?

Enfin, le meilleur est pour la fin. Les musiciens sont en fond de scène, rejoints par le directeur musical. Entre alors un danseur supplémentaire ! Chaque son semble correspondre à une posture, chaque groupe de notes entraîne un danseur dans un mouvement rythmique, chaque phrase musicale possède son reflet chorégraphique sur scène. De la musique du groupe Ictus résulte un tourbillon des sept danseurs dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, comme pour remonter le temps à ses origines. A un silence musical correspond à un bref arrêt des corps, et tout repart dans une folle ronde humaine.

A la fin, quand la pénombre envahit l’espace, que la musique s’éteint, que les corps s’assoupissent, seule la main du chef d’orchestre est encore visible, puis deux doigts, puis rien. Que c’est beau !

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