Quelques commentaires sur la soirée du 9 février.
Une ou deux huées ont ponctué les trois premiers ballets (certains doivent prendre une place, devant évidemment, donc au tarif élevé, rien que pour ça. Ce qui me fait penser à la Cour d’honneur du Festival d’Avignon, quand au début des années 80, le siège se rabattait contre le dossier avec un grand clac si on se levait rapidement. Régulièrement, au bout de cinq minutes de spectacle, les premiers clac se faisaient entendre, signifiant : « c’est nul, je pars ». Philippe Avron en avait même fait un sketch ! fin de la digression).
Le foyer était fermé, prêt à recevoir une armada de VIP pour une présentation de la prochaine saison, ai-je cru comprendre.
Répliques de Nicolas Paul, sujet à l’ONP. L’intention est louable, le propos compréhensible. J’ai surtout été bluffé par le pas de deux final entre Pagliero et Chaillet. Bon, des quatre, ce ne sera pas celui que je retiendrai le plus, d’autant que situé en ouverture, il se fait éclipser par les suivants.
Salut de Pierre Rigal. A vrai dire, c’est le ballet que j’attendais. J’avais pour Salut, une approche un peu particulière dans la mesure où j’avais, l’année passée, interviewé le chorégraphe pour Dansomanie.
Le début est rafraîchissant, costumes, bande son, quoique les applaudissements durent un peu trop à mon goût. Si on relève quelques longueurs vers le milieu, la fin est d’une grande beauté. On semble remonter le temps en se déplaçant dans le mouvement inverse des aiguilles d’une montre – tiens, j’ai vu ça la semaine dernière dans Vortex Temporum. Les idées foisonnent, l’ensemble est agréable à voir.
Alors, il est vrai que le côté « performeur » de Pierre Rigal transparaît dans Salut. On peut penser qu’il s’agit plus d’une « Performance » que de danse pure. Au moins, il m’a semblé que les danseurs se sont fait infiniment plaisir (Cf propos de B. Pech). Il n’y avait qu’à voir le visage rayonnant de Bélingard lors des vrais saluts. Que le public de Garnier découvre un chorégraphe tel que Rigal, et ses performances, ne peut pas être négatif, tout au contraire. Certes, certains spectateurs sont restés de marbre à la fin, mais les applaudissements du public furent très nourris.
Together alone de Benjamin Millepied. Pas de deux destiné, m’a-t-il semblé, à mettre en lumière Aurélie Dupont. D’ailleurs, Marc Moreau a su très intelligemment s’effacer afin que la danseuse étoile irradie sur la scène. D’ailleurs, le public n’a d’yeux que pour elle. C’est trop court, on voudrait que cela dure presque tout la nuit… Aurélie Dupont va forcément manquer sur la scène de Garnier dans les prochains mois.
Andréauria d’Edouard Lock. J’avoue être entré difficilement dans ce ballet, me demandant ce que je faisais là. Puis au fur et à mesure où les scènes défilaient, notamment avec l’entrée des garçons, je me suis pris au jeu : les gestes sont d’une précision fabuleuse, d’une rapidité incroyable, tout s’enchaîne à merveille. Alice Renavand en impose, surtout avec veste, chemise et pantalon ! On pense que c’est fini et un nouveau tableau apparaît. La scénographie et les lumières se complètent à merveille. On voudrait presque qu’il n’y ait pas de fin. Les applaudissements ont duré, et comme le préposé au rideau ne devait pas avoir envie d’aller se coucher, il a remonté le rideau un nombre de fois inhabituel.
Très belle soirée de danse contemporaine à Garnier !
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