Snow Therapy

Snow Therapy, du suédois Ruben Östlund, « Prix du Jury – un certain Regard à Cannes 2014 »,  est un huis clos dans une station de sports d’hiver d’altitude, au sein d’un couple, la bonne trentaine chacun  et de leurs deux enfants. Huis clos entrecoupé par l’irruption d’un couple ami, lui la cinquantaine, elle âgée de vingt ans. Östlund utilise très souvent la caméra fixe, les plans sont superbes, d’une grande netteté.

Déjeunant sur une terrasse, une avalanche survient fonçant droit sur les skieurs attablés. La mère va alors protéger ses deux enfants tandis que lui s’éclipse promptement, ne revenant que lorsque le danger est écarté. Attitude que d’une part, la mère n’accepte pas, et que d’autre part, lui refuse de reconnaître.
Nous assistons tout au long du film, entre quelques randonnées dans la neige, à une lutte intense entre les deux parents, arbitrée par le couple ami, lequel n’en sort pas indemne non plus.
Il y a là une étude des comportements humains au sein d’un couple, étude très fine des réactions de l’un et de l’autre, analyse freudienne qui va jusqu’au tréfonds des ressentiments humains.
Le huis clos est prononcé à l’hôtel ainsi que sur les pistes de ski, dans le téléphérique, sur les remonte-pentes. La musique de Vivaldi (l’été des quatre saisons – curieux), les paysages enneigés, les coups de canon tirés en altitude, les dameuses sillonnant les pistes la nuit, un drone avec lequel le père et l’enfant jouent, tout concourt à donner une atmosphère d'angoisse à la Hitchcock.
La fin du film est plus obscure. La descente en bus d’une route particulièrement escarpée avec un chauffeur inexpérimenté, amenant les passagers à descendre et à poursuivre la route à pied, semble être une métaphore : le groupe de vacanciers s’est reformé, on s’entraide, la société est à nouveau fonctionnelle, le huis clos, obsédant, créateur de tensions fortes, a pris fin. A nouveau, chacun apparaît pour ce qu’on croit, et non pour ce qu’il est réellement.

Film à voir absolument !