Le festin de Babette

Le festin de Babette était projeté dans le cadre du ciné-club de la Passerelle.
Film danois de Gabriel Axel, il a obtenu l’Oscar du meilleur film étranger en 1988. C’est pas rien !

Nous sommes dans un petit village en bord de mer, au Danemark, vers 1885. Il y a là, dans une maison, deux sœurs, toujours restées célibataires, et une servante française, Babette, interprétée splendidement par Stéphane Audran.
Le film, dans sa première partie, explique comment on en est arrivé là.
Un pasteur, père des deux demoiselles, voulait garder sa progéniture à l’écart des amoureux. Parmi ceux-ci, un militaire et un artiste lyrique français qui se casseront tous les deux les dents en espérant embarquer l’une ou l’autre. C’est ce dernier qui leur enverra, pour la mettre à l’abri, des années plus tard, une jolie française, Babette, en la sauvant des bouchers versaillais de la Commune de Paris.
Quinze années ayant passé, nous revenons en 1885, la parenthèse historique refermée. Il se trouve que Babette joue, une fois l’an, à la loterie nationale, et qu’elle gagne une somme fort rondelette.
Or, elle était à Paris, autrefois, la « Chef » la plus réputée du meilleur restaurant parisien. Avec l’argent gagné à la loterie, elle décide d’offrir à la douzaine de convives (les villageois auxquels s’est joint le militaire amoureux dans sa jeunesse), un repas tel qu’elle les préparait à Paris.
Et ça va être fabuleux, avec entre autres mets, le potage à la tortue et les cailles en sarcophage, sans oublier les meilleurs vins. Son argent y passera entièrement.

On se croirait dans un tableau d’un peintre flamand, avec ces couleurs ocre et ces visages labourés par le vent marin. Le tout est d’une grande beauté, filmé merveilleusement, les dialogues d’une grande finesse.
On regrettera cependant la version française qui a dû perdre la force des dialogues en danois. L’arrivée de Babette au Danemark, elle ne parlant pas un mot de danois, et tout le monde maniant le français sans accent, c’est d’une bêtise !