mercredi 28 janvier 2015

Godard il y a 50 ans !

Alphaville est un film de science-fiction réalisé en 1965 par Jean-Luc Godard. Il a obtenu à l’époque l’Ours d’Or au festival de Berlin.
Disons tout de suite que ce film a mal vieilli. Et ce n’est pas son rajeunissement en numérique qui peut y faire grand-chose.
On a le sentiment que Godard a tourné avec bien peu de moyens : caméra dirigée vers un projecteur pour simuler quoi au juste ?  Téléviseurs, ordinateurs, automobiles, téléphones, ascenseurs d’époque, et j’en passe, font plus songer à un documentaire sur les années 60 raconté à des enfants, qu’à un film de science-fiction. Et c’est bien là que ça ne passe plus, contrairement au « Soleil vert » tourné quelques années plus tard et qui n’a pas pris une ride.

Lemmy Caution, agent secret terrien, se retrouve dans une ville située dieu sait où (Paris et la Maison de la Radio ont servi de décor), où un super ordinateur (Alpha60) et un génial ingénieur ont dépourvu les humains de tous sentiments, pleurs et rires étant interdits sous peine de mort, les condamnés étant mitraillés au bord d’une piscine et de charmantes nageuses devant aller récupérer les cadavres dans l’eau. In fine, notre agent secret réussira à vaincre la folie scientifique d’un savant, tout en extrayant sa fille (sublime Anna Karina) de la ville de l’horreur.
Eddie Constantine, vrai agent secret des années 60 (imper, chapeau et voiture américaine), charmeur, sans trop en rajouter, dans un univers nocturne, réalise là une partition remarquable.

Ceci dit, c’est du Godard ! Et c’est forcément intéressant de voir ce film, avec la patte géniale du réalisateur franco-suisse. Les citations foisonnent, et c’est grâce à un texte d’Éluard qu’Alpha60, poésie incompréhensible pour un robot, s’autodétruira.

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