Abderrahmane Sissako a présenté au dernier Festival de Cannes, Timbuktu, salué quasi unanimement par la critique, et est reparti bredouille de la cité varoise. Décision incompréhensible de la part du jury pensèrent beaucoup, avec juste raison, tant ce film recèle à la fois beauté et barbarie, éléments antagonistes, comme le sont amour et haine dans Lucrèce Borgia.
Voilà des hommes et des femmes, jeunes et moins jeunes, les uns vivent dans la cité dite des « 333 saints », d’autres à l’abri d’une dune sous une tente, dans la joie, un bonheur relatif, dans la concorde, quand des bandes djihadistes surviennent, interdisent à peu près tout, tuent, volent des femmes, sans qu’aucune force légale ne puisse s’interposer.
Les paysages du désert sont fabuleux, le fleuve Niger irrigue la région, et la barbarie s’installe avec les tribunaux islamistes, contre la musique, le football, les mains ou les pieds nus. Une scène est particulièrement fameuse, celle où les jeunes miment une partie de football sans ballon et marquent des buts avec un ballon imaginaire.
Une famille vivant sous tente constitue le point central du film : le père veille sur sa femme et sa fille au visage radieux. Mais tout s’enchaîne très vite pour leur malheur.
Le réalisateur a procédé par flashs, qui n’ont pas forcément de lien immédiat avec ce qui précède, d’où peut-être le désarroi de certains spectateurs (et de jurés ?) habitués à une histoire linéaire.
Le film débute par un groupe de djihadistes armés jusqu’aux dents à la poursuite d’une antilope. Il se termine de la même manière, mais à la poursuite d’un homme dans les dunes du désert.
Film choc assurément !
Très bon film à ne pas manquer ... Superbes images, vues magnifiques, agréable musique, bons et beaux comédiens ...
RépondreSupprimerMais ce film fait toutefois un peu peur : rien n'arrête les djihadistes ...