Au dernier festival de Cannes, dans la catégorie « Un certain regard », David Gulpilil a obtenu le prix du meilleur acteur pour le film Charlie’s Country de Rolf de Heer.
Il nous raconte la vie des Aborigènes dans l’Australie d’aujourd’hui, ou plutôt celle des descendants des Aborigènes.
Charlie vit dans une réserve. Il rêve d’une maison comme les autres, mais en vain. On lui prend son fusil, sa lance, le buffle qu’il a chassé avec son copain dont la voiture est confisquée… De dépit, il part vivre dans le « bush », sous la pluie. Sauvé miraculeusement, il se retrouve à l’hôpital, puis dans la rue de Darwin pris par l’alcool, devant le juge qui l’enverra en prison. Le film se termine à nouveau dans le bush.
Le sujet est noble. L’acteur vedette est profondément respectable. La caméra le suit, s’attarde parfois en mode portrait, détaillant chaque pli de son visage déjà usé. Le film avance lentement. On finit un peu par s’ennuyer.
Alors pourquoi un sujet aussi noble ne prend-il pas vraiment ? Sans doute parce que Charlie n’a pas de conscience politique. Il prend les aléas de la vie comme quelque chose d’inéluctable. En prison, il décide de vivre comme les Blancs puisque ceux-ci ne veulent pas qu’il vive dans le bush. Devant la juge, en costume cravate, bien peigné, bien lavé, il n’a que quelques mots à déclarer. On s’attend à un réquisitoire pour dénoncer le sort réservé aux Aborigènes, mais rien ne vient. Dommage !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.