mercredi 26 novembre 2014

Les opportunistes

Agréable surprise que ces Opportunistes, réalisé par l’italien Paolo Virzi.
Dans une sorte de prologue, un cycliste, en pleine nuit, est percuté par un automobiliste et grièvement blessé.  Qui était donc au volant du 4x4, responsable de l’accident ?

Deux familles s’entrecroisent dans le film.
L’une, très riche, est dirigée par un type bien fait de sa personne, et dont le souci premier consiste à jouer en bourse sur des paris risqués. Sa femme (Valeria Bruni Tedeschi, remarquable en mère, en épouse délaissée, en amante du vrai théâtre et en amante tout court), prénommée Carla (amusant), tente de faire racheter par son richissime mari, un vieux théâtre promis à la démolition. Un fils, étudiant, complète le trio.
Le second trio est animé par un père qui rêve de devenir lui aussi millionnaire en investissant ce qu’il ne possède pas dans le système boursier à hauts risques. Sa femme attend des jumeaux. Enfin, la fille est, elle aussi, étudiante.
Or, il se trouve que les deux étudiants flirtent, et mettent donc en relation leurs deux pères.

Le film se déroule principalement sur une journée : match de tennis avec les deux pères, soirée de remises de diplômes, fête estudiantine copieusement arrosée, retour au domicile. Oui, mais voilà ! qui était donc au volant du 4x4 cette nuit-là, au retour ?
Le plus remarquable dans ce film, c’est cette journée sous le regard de chacun des trois principaux personnages, le film étant divisé en trois chapitres : d’abord le père qui se rêve en millionnaire, ensuite plus longuement la mère (VBT) qui avec son amant visionne un film de Carmelo Bene (1), enfin l’étudiante qui n’est pas celle que l’on pensait.

Paolo Virzi dénonce la cupidité de ceux qui pillent la société, qui s’enrichissent fabuleusement en pariant « sur la banqueroute de l’Etat », les parvenus, et ceux qui rêvent de le devenir. Mais comme trop souvent, ce sont ceux-là qui gagnent à la fin dans notre société.

(1) Carmelo Bene a écrit « la Rose et la Hache », condensé du Richard III de Shakespeare. Paolo Virzi a-t-il voulu comparer ces opportunistes, capables de tout pour s’enrichir encore et encore, au Duc de Gloucester qui recourut à tous les crimes pour devenir roi d’Angleterre ? Peut-être !

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