Fahrenheit 451

Fahrenheit 451 est un film de François Truffaut, tourné en Angleterre en 1966.

Le film est inspiré du roman éponyme de Ray Bradbury. Dans une ville, quelque part on ne sait où, mais cela pourrait être près de chez nous, la lecture des livres est interdite. Les pompiers, au lieu d’éteindre le feu, sont chargés d’aller brûler les livres, là où un indic leur en a signalé l’existence. Et des indicateurs/mouchards, il y en a à la pelle !
Le film tourne autour de 3 personnages : Montag, le pompier, son épouse qui accepte la loi proscrivant les livres et une jeune institutrice qui combat cette loi.
Or, Truffaut a fait jouer à la même actrice, Julie Christie, les 2 rôles de femmes.
Il y a là, sans aucun doute, la volonté du réalisateur de présenter un miroir à deux faces, l'endroit et l'envers, la culture et l'abêtissement. Fantastique prémonition !

On pense inévitablement au IIIème Reich, au maccarthisme aussi, périodes noires pour la culture livresque.
C’est un film de science-fiction, mais d’une formidable actualité : les émissions de télé-réalité à destination des jeunes femmes au foyer remplacent la pensée humaine, les drones sillonnent le ciel à la recherche des lecteurs, telles nos caméras installées à tous les coins de rue. La patte d’Hitchcock est omniprésente, ne serait-ce que par un fond sonore lancinant.

Le film pose la question de l’esclavage accepté par la majorité du peuple. La Boétie posait déjà la même question en 1550 dans son célèbre discours sur la servitude volontaire.