La Caméra d’or, attribuée à un premier film présenté au festival de Cannes, a récompensé un trio de jeunes réalisateurs, Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis pour Party Girl, projeté dans la catégorie « Un certain regard ».
Nous sommes ici à mi-chemin entre le documentaire et la fiction. Certes, la caméra ne filme pas le réel, mais l’histoire racontée est celle de plusieurs des acteurs : Angélique qui mène sa vie dans un cabaret de Forbach, Joseph, ancien mineur de fond qui la demande en mariage, et ses quatre enfants. La manière de filmer rappelle celle des frères Dardenne : gros plans sur les visages, plans de dos, de trois-quarts…
Mais ce qui rappelle le plus les frères belges, c’est l’étude sociologique qui se dégage de ce film. Celle d’une famille sans père(s), une mère parfois alcoolique, deux enfants vivant près d’elle, un troisième à Paris et ayant réussi ses études (le seul capable d’écrire une lettre dans un style littéraire), une 4ème fille retirée à la mère par la DASS à l’âge de 6 ans et vivant dans une famille d’accueil ; il y a aussi le groupe d’anciens mineurs qui aiment plus que tout faire la fête (mais que faire d’autre pour évacuer la peur du danger ?), puis les filles du cabaret, streep teaseuses ou plus.
Voilà des personnages fort sympathiques, de niveau social peu élevé, sans propos raciste d’aucune sorte, respirant la joie de vivre, et sans aucun téléphone portable (ça existe et on se sent bien parmi eux). Un mot enfin, sur le petit discours de Cynthia lors du mariage : les larmes coulent à l’écran, dans la salle de cinéma aussi.
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