mardi 5 août 2014

Paris, Texas

Paris, Texas, de Wim Wenders, Palme d’Or à Cannes en 1984, est un merveilleux film qui parle des difficiles relations au sein d’une famille et qui peuvent aller jusqu’à sa destruction. Curieusement, à l’époque, je l’avais bien peu apprécié. Pourquoi ? Mystère !

Un homme traverse le désert Mojave, en Californie, cravate, casquette rouge sur la tête. Un aigle l’observe. Son bidon d’eau est vide. Il repart droit devant, tel un automate. Où va-t-il ? Ainsi débute ce film.
Recueilli et hébergé par son frère, on apprend qu’il a subitement disparu il y a quatre ans, abandonnant femme et enfant, ce dernier vivant désormais chez son oncle et sa tante. D’abord muet, il reprend goût à la vie découvrant son fils et se fixant un but : rendre son fils à sa vraie mère, qu’il retrouve dans la dernière partie du film, à Houston, au Texas.

Là, dans une sorte de peep-show, une glace sans tain les séparant, la rencontre entre ces deux êtres qui se sont aimés follement, et qui se sont haïs non moins violemment, est un grand moment du cinéma. La caméra navigue de l’un à l’autre, mêlant leurs visages au gré des reflets de la vitre, les larmes coulant sur le très beau visage de Nastassja Kinski, dont les traits mêlent la détresse, l’amour et le pardon.

Notons aussi la magnifique prestation d’Aurore Clément, l’épouse du frère, partagée entre l’envie de sortir son beau-frère du néant, et la peur de perdre le seul enfant de la maison, qui n’est que son neveu.

Harry Dean Stanton, dans le rôle de Travis, est tout bonnement fabuleux. L’automate du début fait place ensuite au père recherchant l’affection de son fils qu’il a abandonné, pour, in fine, nous offrir un morceau d’anthologie dans une cabine, dont l’usage n’a évidemment rien à voir avec l’objet de la rencontre. En soi, l’idée de partir des grandes étendues désertiques du désert Mojave, et terminer dans la cabine d’un peep-show, et de les réunir là, dans ce lieu, tient à la fois de la provocation et du sublime.

Enfin, un dernier mot concernant la musique du film de Ry Cooder, dont les sons tirés de sa guitare sont magnifiques, dès la première jusqu’à la dernière image du film !

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