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jeudi 10 juillet 2014
Palerme
Palerme, d’Emma Dante, est à la fois un conte, une bouffonnerie, une étude de caractère sicilien, mais sans doute aussi une métaphore de la société italienne.
Dès le début du film, trois lieux, trois groupes vont converger vers un point central, la « via Castellana Bandiera », qui est le titre original.
D’une part, deux jeunes femmes, très amies dirais-je, se disputent dans la voiture et tournent en rond dans Palerme.
D’autre part, une famille de pêcheurs rentre au port. Enfin, une vieille femme, belle-mère du chef des pêcheurs, nettoie une tombe, puis s’allonge sur le caveau au milieu des chiens errants.
Plus tard donc, la famille entassée dans la voiture conduite par la grand-mère se retrouve nez à nez avec celle des jeunes femmes, dans une ruelle étroite. Qui cèdera le passage à l’autre ? Telle est la question sur laquelle les habitants du quartier vont engager les paris.
Situation ubuesque sur laquelle Emma Dante va s’appuyer pour dresser le portrait d’une famille sicilienne, peu évoluée culturellement, roublarde, mais où les jeunes semblent les plus aptes à faire bouger la société. La rue allant s’élargissant tout au long du film, est-ce une métaphore par laquelle la réalisatrice croit en un avenir optimiste pour la Sicile ?
Emma Dante présente au festival d’Avignon la pièce qu’elle a créée, « les sœurs Macaluso », comédie qui met en scène une famille de Palerme, cette fois en dialecte parlermitain. Manifestement, Emma Dante se complaît à donner la parole au petit peuple de cette Italie du sud, pauvre, plein de contradictions, si sympathique, mais aussi parfois tragique.
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