Les Chaises, d’après Ionesco, est une relecture de la pièce, chorégraphiée par Julien Derouault et Marie-Claude Pietragalla, au sein de leur compagnie, « le Théâtre du corps ».
Nous sommes en plein théâtre de l’absurde : un homme et une femme âgés, sur une île, convoquent le ban et l’arrière ban de la société pour leur annoncer une grande nouvelle. Mais on ne verra personne sur scène, sauf une multitude de chaises, et in fine, un orateur sourd-muet.
Ici, deux comédiens danseurs, Daravirak Bun et Blandine Laignel, font revivre la pièce : les chaises, petites et rouges, quelques unes pendent au plafond, les plus nombreuses virevoltent dans un grand chambardement, au milieu desquelles les deux acteurs effectuent des pas de deux (utilisons l’expression), totalement déjantés : c’est jubilatoire, il y a du Chaplin ici. Yannaël Quenel, les accompagne au piano.
Les deux chorégraphes ont commis là, quelque chose de beau, de surprenant certes, mais en réunissant cette pièce de Ionesco et leur passion, la danse, ils montrent qu’il n’y a pas de frontière entre les arts de la scène, ni entre toutes les formes de danse. Point n’est besoin de connaître la pièce de Ionesco, et c’est pour tout public !
C’est au « Théâtre du Chien qui fume » et la salle est archi pleine : il n’est évidemment pas de nom de lieu plus absurde pour jouer une telle pièce (les jours pairs, en alternance avec « Etre ou paraître », chorégraphié par les mêmes.
(1) La grève des intermittents du spectacle ne m’ayant pas permis de voir le Prince de Hombourg en ce 12 juillet, j’ai choisi avec bonheur Pietragalla.
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