Le cinéma des Carmes projetait samedi 22 mars, deux films, chacun étant précédé d'une interview fort instructive du réalisateur. Deux chefs d'oeuvre et une soirée magnifique.
Le vent se lève, est le dernier film d’animation de Hayao Miyazaki.
Le titre est directement extrait d’un poème de Paul Valéry, « le cimetière marin » avec les vers :
Le vent se lève!... Il faut tenter de vivre!
L'air immense ouvre et referme mon livre…
Le film raconte la vie d’un ingénieur japonais, qui a consacré sa vie à concevoir des avions, dont le plus célèbre fut aussi le plus terrible chasseur japonais de la seconde guerre mondiale.
Le film est d’une très grande beauté, dans la première partie avec un tremblement de terre, et surtout dans la deuxième partie avec les scènes du mariage entre l’ingénieur et la jeune fille qu’il aime, les rapports entre eux deux, elle atteinte de tuberculose (elle en mourra comme d’autres mourront du fascisme japonais).
Le problème posé dans ce film (et Miyazaki ne l’élude pas dans une interview) est la contradiction chez cet ingénieur : comment peut-on tout délaisser (parfois sa femme) pour vivre sa passion de constructeur d’avion, sans se poser la moindre question, sachant pertinemment qu’on fabrique une arme de mort ? L’homme apparaît de manière très positive dans le film, devant se méfier des militaires, sortes de marionnettes qui ne savent qu’aboyer. Miyazaki répond qu’il vivait uniquement sa passion. Un peu facile !
Real, est le dernier film de Kiyoshi Kurosawa, dont on a vu il y a quelques mois, Shokuzai, film fleuve en deux parties.
Kurosawa est un malin : il induit les spectateurs sur des fausses pistes, à commencer par le titre, puisqu’on ne découvrira le réel que dans la dernière minute du film.
Voilà deux jeunes qui s’aiment : elle dessine des mangas, lui travaille dans une entreprise. Un an plus tard, on apprend qu’elle a fait une tentative de suicide et qu’elle est plongée dans le coma. Un neurologue propose au jeune homme, un contact mental avec sa bien aimée. Et ça fonctionne. Enfin, c’est ce que le spectateur croit, ou qu’on lui fait croire, jusqu’au moment où il découvre que c’est l’inverse, à moins que ce soit encore autre chose.
Real, qu’on aurait pu aussi titrer « Dessine-moi un plésiosaure » évoque un sujet sur lequel chacun s’interroge : le coma. Mais c’est aussi un film qui parle d’amour. Quant au côté fantastique, notamment dans la dernière partie, spectateurs, accrochez-vous, ça déménage !
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