Aimer, boire et chanter

Aimer, boire et chanter est le dernier film d’Alain Resnais, testament cinématographique du maître !

Resnais a adopté une forme théâtrale, avec décors sur fond de campagne du Yorkshire. Les lieux sont les jardinets des maisons, on entre et on sort, on passe d’un jardinet à l’autre, d’un couple à l’autre. Les acteurs sont parfois filmés en gros plan, avec grille en arrière plan. Des panneaux à l’écran, tels ceux des films muets d’antan, annoncent les changements de saison.

Trois couples, autant de lieux d’action : ils apprennent que leur meilleur ami, George, n’en a  plus que pour 6 mois à vivre. Que faire pour qu’il termine sa vie joyeusement ? Lui, qu’on ne verra jamais, mais qui est omniprésent, drague les trois femmes, amoureuses de lui, et même la fille d’un des trois couples. Cela au milieu des répétitions d’une pièce théâtrale qui mêle les uns aux autres.

Sabine Azéma, Caroline Silhol et Sandrine Kiberlain sont époustouflantes. Quant aux dialogues dus à Jean-Marie Besset, on les savoure du début à la fin. C’est filmé de façon fabuleuse, ce n’est pas la petite taupe qui sort de son trou au début du film pour disparaître à la fin qui me contredira.

Alors, théâtre cinématographique, « flirt sérieux » entre l’un et l’autre,  oxymore diront certains ! Et quand l’un déclare à la sortie du théâtre « Je préfère le cinéma » pour s’entendre dire « la prochaine fois, on ira », Alain Resnais préparait déjà son prochain film. Malheureusement, il est parti sans crier gare !