Ce soir, mercredi 6 novembre, la Scène Nationale d’Orléans
présentait « Empty Picture, ou l’impossible mémoire de la classe ouvrière »,
création du chorégraphe Alexandre Roccoli. Il s’agissait de la première. Ce
spectacle sera présenté à Lyon, du 14 au 17 novembre.
Il est extrêmement rare que la danse s’intéresse au travail
des ouvriers, et pas n’importe lesquels puisque ici, nous sommes chez les
mineurs. La danse trouve plus souvent asile chez les princes et les princesses.
Sur scène, un homme, une femme. Lui descend des cintres.
Leurs vêtements sont accrochés au bout de longues chaînes. Ils revêtent une
veste et un pantalon vert foncé, et se chaussent de sortes de brodequins. On
est loin des ballerines. Puis à l’aide d’une pelle, ils répandent sur la scène
du sable noir, le charbon. Fin du prologue.
Nous les retrouvons enlacés, allongés sur le charbon. Ils
s’enroulent en de très lents mouvements, tournent sur eux-mêmes, puis se
relèvent. Commence alors une transe qui va durer 40 minutes pendant lesquelles
les corps s’agitent en mouvements saccadés, se disloquent, s’enchaînent, se
dispersent, les têtes tournoient (bonjour les cervicales !) : nous
sommes au fond de la mine !
Les deux danseurs, Ghyslaine Gau et Mehdi Berkouki (lui est
proprement fabuleux), nous entraînent dans une danse mécanique (on pense au
film Métropolis), sur un fond sonore industriel, les corps éclairés par une
lumière minérale.
Les spectateurs sont médusés par cette chorégraphie hors du
commun. Ils applaudissent longuement ! C’est du très beau, du très grand
travail d’artiste.
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