mercredi 6 novembre 2013

Empty Picture



Ce soir, mercredi 6 novembre, la Scène Nationale d’Orléans présentait « Empty Picture, ou l’impossible mémoire de la classe ouvrière », création du chorégraphe Alexandre Roccoli. Il s’agissait de la première. Ce spectacle sera présenté à Lyon, du 14 au 17 novembre.

Il est extrêmement rare que la danse s’intéresse au travail des ouvriers, et pas n’importe lesquels puisque ici, nous sommes chez les mineurs. La danse trouve plus souvent asile chez les princes et les princesses.

Sur scène, un homme, une femme. Lui descend des cintres. Leurs vêtements sont accrochés au bout de longues chaînes. Ils revêtent une veste et un pantalon vert foncé, et se chaussent de sortes de brodequins. On est loin des ballerines. Puis à l’aide d’une pelle, ils répandent sur la scène du sable noir, le charbon. Fin du prologue.

Nous les retrouvons enlacés, allongés sur le charbon. Ils s’enroulent en de très lents mouvements, tournent sur eux-mêmes, puis se relèvent. Commence alors une transe qui va durer 40 minutes pendant lesquelles les corps s’agitent en mouvements saccadés, se disloquent, s’enchaînent, se dispersent, les têtes tournoient (bonjour les cervicales !) : nous sommes au fond de la mine !

Les deux danseurs, Ghyslaine Gau et Mehdi Berkouki (lui est proprement fabuleux), nous entraînent dans une danse mécanique (on pense au film Métropolis), sur un fond sonore industriel, les corps éclairés par une lumière minérale.

Les spectateurs sont médusés par cette chorégraphie hors du commun. Ils applaudissent longuement ! C’est du très beau, du très grand travail d’artiste.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.