samedi 9 novembre 2013

Abigail's Party



Abigail’s Party est une pièce écrite par Mike Leight, en 1977, à la fois pour la télévision et le théâtre.
Arthur Nauziciel a recréé cette pièce à Oslo en 2012. C’est cette version qu’il nous sert à Orléans, en norvégien donc, surtitrée en français.

Un séjour dans un pavillon, 5 personnages, deux couples et une femme seule, divorcée et dont la fille organise une fête chez elle. Nous sommes donc dans un huis clos, accentué par le fait que les fauteuils en gradins se trouvent de chaque côté de la scène, tout en longueur. L’unité de lieu est donc absolue.
Quant à l’unité de temps, je me perds en conjectures. La pièce comprend deux parties : si la fête de la fille occupe bien toute la pièce, le lecteur CD remplace l’électrophone après l’entracte, le décor change, les costumes aussi. On m’expliquera… Sans doute pour marquer l’intemporalité de la pièce, hier, aujourd’hui, demain…
La pièce dissèque les mœurs de la classe moyenne dans les années 70 en Grande-Bretagne, qui ne sont certes pas différentes d’aujourd’hui, et non pas autres qu’en France. On boit, on fume, on sniffe, on parle pour ne rien dire, on est ignare en culture, on est stupide, mais profondément stupide, on se drague et on finit par se chamailler.

Si je m’attendais à ce que les couples implosent, et tout montrait qu’on y allait tout droit, la fin fut fort différente. Et je ne l’ai pas comprise… Si quelqu’un peut me l’expliquer…

Il faut néanmoins souligner l’excellente prestation des deux actrices tenant les rôles des deux femmes mariées, Beverly et Angie, toutes deux remarquables. La mise en scène de Nauziciel tient parfaitement la route, comme d’habitude dirais-je…

Quant à nous resservir une pièce en norvégien, avec un texte très dense, qui ne nous permet pas de tout lire, et encore moins de regarder les acteurs (il faut parfois choisir, lire ou les regarder), on eut aimé une traduction française et une adaptation de la pièce, quitte à s’éloigner quelque peu du texte de l’auteur (et de la fin).

Mike Leight, présent à Orléans, avait choisi de présenter au cinéma des Carmes, jeudi 7 novembre, le film soviéto-cubain Soy Cuba, du réalisateur Mikhaïl Kalatozov. Un monument du cinéma dû surtout au chef opérateur Sergueï Ouroussevski, qui a produit des plans invraisemblables, notamment lors des obsèques de l'étudiant assassiné par la police, où la caméra semble voler tel un oiseau au-dessus des toits et de la foule. Fascinant !

1 commentaire:

  1. On me dit :
    "Lawrence dit et redit tout au long de la pièce qu’il n’en peut plus, qu’il est à bout, qu’il aimerait être “ailleurs”. Disparaitre (mourir) est donc logique ; ce n’est pas un suicide ; c’est lui qui est le plus victime, en un certain sens, mais je ne le pense pas “meilleur” que Beverly ; il n’a pas un goût plus sûr qu’elle (Van Gogh, le peintre dont on trouve des reproductions de tableau sur des verres à moutarde et Beethoven dans ce qu’il a de plus convenu, ce n’est pas glorieux) et c’est quand même à lui que l’auteur a confié les allusions racistes."

    Ce à quoi je réponds :
    "Pour en revenir à la crise cardiaque, si on regarde les vidéos britanniques, on constate que l’acteur simule vraiment l’infarctus.
    Sur la mise en scène de Nauziciel, c’est vraiment différent : l’acteur revenant de derrière le bar a quitté son pantalon, met le CD (électrophone sur les vidéos en question), quitte sa chemise, s’assoit sur la “chaise Van Gogh” (et là, ce n’est peut-être pas le hasard), prend une posture qu’il va garder sans plus bouger. On est loin de la simulation de l’infarctus.
    Le spectateur n’a pas le sentiment qu’il s’agisse d’une crise cardiaque. Ce n’est que lorsque Angie utilisera l’expression que le spectateur saura.
    Nauziciel n’aurait-il pas voulu établir une relation avec le suicide de Van Gogh, qui sans doute, lui aussi, voulait quitter cette société ?"

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