samedi 18 octobre 2025

L'histoire est souvent difficile à assumer : "Lumière pâle sur les collines".


Etrange film que celui du japonais Kei Ishikaxa, « Lumière pâle sur les collines » adapté d’un roman éponyme de Kei Ishikawa, Prix Nobel de littérature en 2017, mais par ailleurs très beau dans sa composition, interprété par quatre actrices remarquables.

Nous sommes dans les années 1980 en Angleterre. Une jeune femme, Niki, la vingtaine, vient rendre visite à sa mère d’origine japonaise, prénommée Etsuko, laquelle vit à la campagne dans une maison avec jardin, mais qu’elle veut vendre. Sa fille lui demande de raconter les années qui ont succédé à la bombe de Nagasaki en 1945 où elle vivait avant d’émigrer en GB. La maman, réticente au début, finit par accéder au désir de sa fille.

Retour donc au début des années cinquante au Japon. Etsuko raconte avoir rencontré une jeune femme, Sachiko, vivant avec une fille de 7/8 ans, la maman annonçant émigrer aux USA malgré le refus de sa fille. Les liens très forts se nouent entre les deux jeunes femmes, Etsuko aidant souvent la jeune maman dont la petite fille Sachiko, repoussée par ses camarades de jeu, présente un signe de radiation atomique.

Va-et-vient incessant entre les années 80 en Angleterre et celles des années 50 au Japon. On apprend lors d’une rencontre fortuite que la sœur aînée de Niki, prénommée Keiko, s’est suicidée quelque temps auparavant, décès que sa mère, Etsuko, cache à ses voisines. S’ensuit une dispute entre la mère et la fille, la seconde reprochant à sa mère la honte que lui inspire la mort de sa fille aînée et sœur de Niki. Une gifle ponctue le débat.

Au final, le spectateur conclut, mais sans certitude, que l’amie d’Etsuko est pure imagination dans ses propres cauchemars, et que la petite fille, Sachiko, n’est autre que Keiko, la sœur de Niki. C’est un peu compliqué, mais cela fonctionne bien et répond aux questions. Doublement de personnalité, cela doit s’appeler.

Au mitan du film, nous sommes au Japon dans les années 50, subtile altercation entre le beau-père d’Etsuko et un étudiant, le premier ayant dispensé autrefois à ses élèves, l’idéologie de l’impérialisme nippon, le second le lui reprochant et lui annonçant des jours meilleurs, au grand dam du professeur retraité.

Film lent, aux retours incessants, et parfois non évidents, entre le Japon du début des années 50, et la GB des années 80. Mais  film qui traite de la difficulté des japonais ayant vécu la guerre, citoyens d’un pays guerrier impérialiste, à reconnaître la vérité historique et la responsabilité de leur pays dans la guerre, face à une nouvelle génération nipponne qui veut savoir et aller vers le renouveau.

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