« The Things you Kill » de l’iranien Alireza Khatami, n’est pas un long métrage pour un public qui souhaite voir des histoires narratives, avec un début et une fin, un scénario lisse sans aspérités, sans flash-back, sans interrogations. L’histoire se déroule en Turquie.
Ali a quitté la Turquie afin de
continuer ses études aux Etats-Unis. Quinze ans après, il revient dans son pays
natal, enseigne la littérature. Il retrouve sa mère, infirme, se fait plus ou
moins chasser par son père. Quelque temps plus tard, il apprend le décès de sa
mère et soupçonne fortement le père de l’avoir tuée.
A quel moment Khatami choisit-il de
bifurquer ? Dès le retour d’Ali des USA ? Dès la mort de la
mère ? Plus tard ? Nul ne le sait. On assiste alors à des scènes qui
se contredisent, celui qui est mort revient à la vie, nous sommes au pays des
contradictions, en Turquie d’après le scénario, mais peut-être au pays des
Ayatollahs.
Est-ce Ali qui imagine tout cela avant
de revenir voir sa famille ? ou après la mort de sa mère ? On ne
sait. Il vit en couple avec une jeune femme depuis des années, mais où et quand
le couple s’est-il formé ? Khatami nous mène dans un labyrinthe à impasses
multiples, d’où le spectateur ne peut émerger, tant les pistes sont nombreuses
et ne mènent nulle part. Le réalisateur semble avoir imaginé divers scénarios
et avoir procédé par collages, tels certains artistes surréalistes. Le procédé
peut dérouter, au moins il permet de questionner.
Les trois coups répétés au final, tel le
destin qui frappe à la porte, semble bien celui du régime iranien qui un jour
s’effondrera, prophétise Alireza Khatami.
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