vendredi 25 juillet 2025

Voyage surréaliste en Turquie

« The Things you Kill » de l’iranien Alireza Khatami, n’est pas un long métrage pour un public qui souhaite voir des histoires narratives, avec un début et une fin, un scénario lisse sans aspérités, sans flash-back, sans interrogations. L’histoire se déroule en Turquie.

Ali a quitté la Turquie afin de continuer ses études aux Etats-Unis. Quinze ans après, il revient dans son pays natal, enseigne la littérature. Il retrouve sa mère, infirme, se fait plus ou moins chasser par son père. Quelque temps plus tard, il apprend le décès de sa mère et soupçonne fortement le père de l’avoir tuée.

A quel moment Khatami choisit-il de bifurquer ? Dès le retour d’Ali des USA ? Dès la mort de la mère ? Plus tard ? Nul ne le sait. On assiste alors à des scènes qui se contredisent, celui qui est mort revient à la vie, nous sommes au pays des contradictions, en Turquie d’après le scénario, mais peut-être au pays des Ayatollahs.

Est-ce Ali qui imagine tout cela avant de revenir voir sa famille ? ou après la mort de sa mère ? On ne sait. Il vit en couple avec une jeune femme depuis des années, mais où et quand le couple s’est-il formé ? Khatami nous mène dans un labyrinthe à impasses multiples, d’où le spectateur ne peut émerger, tant les pistes sont nombreuses et ne mènent nulle part. Le réalisateur semble avoir imaginé divers scénarios et avoir procédé par collages, tels certains artistes surréalistes. Le procédé peut dérouter, au moins il permet de questionner.

Les trois coups répétés au final, tel le destin qui frappe à la porte, semble bien celui du régime iranien qui un jour s’effondrera, prophétise Alireza Khatami.

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