Deux amis, Gerry et Gerry (première interrogation : pourquoi le même prénom ?) stationnent avec leur voiture le long d’une route déserte ou presque, et partent sur un chemin de grande randonnée. Pour où, on ne saura pas (seconde interrogation). Prétextant la présence d’autres randonneurs, ils s’écartent du chemin, et finissent par se perdre. Pas de sac à dos, pas d’eau, pas de nourriture, pas de boussole ni carte, ni téléphone (troisième interrogation). Tout juste possèdent-ils un briquet qui leur permettra de se chauffer la nuit.
Le film est une longue errance de plusieurs jours à travers plaines, montagnes, rochers, chaleur étouffante, sans humains, ni animaux, ni eau, errance qui prend fin dans une zone couverte de sel (la vallée de la mort ?) où l’un tuera l’autre, avant de retrouver la route et les hommes. On peut lire le film au premier degré, bien sûr, d’autant que le scénario est tiré d’un fait divers réel. Néanmoins, les trois interrogations auxquelles on peut en ajouter d’autres posent questions.
On pourrait aussi ne voir qu’un seul Gerry, l’autre étant son ombre, son reflet, son côté sombre, duquel il se serait débarrassé au cours d’un périple dans la nature, sorte d’épreuve cathartique afin d’expier une faute, ou je ne sais quoi. L’affiche du film va dans ce sens. Mais on peut voir aussi, si on supprime la séquence finale, sur cette Terre désertique, une métaphore décrivant la planète dans quelques décennies, où toute trace humaine, animale, végétale, aquatique, aurait disparu de la surface terrestre. A moins que Gus Van Sant n’ait imaginé une autre lecture, mais laquelle ?
Photographie d’une beauté époustouflante due à l’américain Harris Savides. Quant aux deux acteurs, Matt Damon et Casey Affleck, ils sont exceptionnels tous deux. Du grand cinéma, mais par pour ceux qui ne vivent que par les films d’action, eux s’enfuiront !
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dimanche 21 août 2022
Matt Damon et Casey Affleck dans le désert
« Gerry » de Gus Van Sant, sorti en 2002 dans les salles, renaît vingt ans plus tard. Film quasi expérimental, plusieurs lectures s’offrent au spectateur, ce qui en fait tout le charme.
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