En ces temps difficiles pour le cinéma, un film français est à l’affiche et rallie la plupart des suffrages : « Illusions perdues » de Xavier Giannoli, d’après le roman de Balzac.
Un mot d’abord sur le roman : c’est un pavé, 560 pages dans ma collection divisées en seulement 3 chapitres et bien peu de paragraphes. Balzac a délayé, soit dans une magnifique écriture, mais quand même, cela reste un monument à lire ! J’en suis au début, j’ignore si j’irai au bout.
L’histoire : un jeune poète, Lucien, vivant à Angoulême rencontre dans sa ville une comtesse qui s’ennuyant fort dans sa demeure, l’embarque à Paris. Là, en parallèle, il perce dans le journalisme tout en essayant de pénétrer le milieu de la noblesse. Il s’y brûlera les ailes et retournera d’où il est venu, vaincu et ruiné.
Xavier Giannoli a réuni une pléiade d’actrices et d’acteurs fort connus, ce qui lui assure déjà, et la notoriété, et la justesse de leur jeu scénique. Très beaux costumes et magnifiques décors des années de la Restauration, après la période napoléonienne. On regrettera néanmoins l’absence de surprises cinématographiques, tout est propret, mais sans prise de risque. On regrettera aussi les deux scènes de sexe, certainement absentes du roman, et qui n’apportent rien. Là, on attend que ça passe…
Sans nommer tout le casting haut de gamme, on retiendra néanmoins la performance de Benjamin Voisin dans le rôle de Lucien de Rubempré, solaire, et promis à une très longue carrière au cinéma.
Quant à la question de savoir si le réalisateur a raison de prendre quelques libertés avec le roman, je réponds par l’affirmative. D’abord parce qu’il s’agit d’une adaptation. Mais surtout quand il s’agit de montrer que les travers de la société de l’époque n’ont pas disparu aujourd’hui : c’est le cas entre autres des pratiques journalistiques et des campagnes mensongères qu’on appelle maintenant fake news. Les journalistes actuels n’ont rien inventé. A l’époque, tout s’achetait, les critiques théâtrales ou littéraires, même les claques ou les sifflets dans les salles. Aujourd’hui, la presse est concentrée entre les mains de milliardaires. Ce n’est pas mieux !
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