jeudi 23 janvier 2020

Des vies cassées qui manquent leur objectif

L’ATAO proposait salle Gérard-Philipe, son second spectacle de la saison, avec « Pourvu qu’il pleuve », sur un texte de l’autrice Sonia Ristic, et une mise en scène d’Astrid Mercier, Directrice artistique de la Dimazell’Cie, basée en Martinique, mais réunissant actrices et acteurs venus des grandes et petites Antilles.

Le texte de Sonia Ristic parle du sens de la vie à travers différents personnages réunis dans un café/brasserie parisien. Il y a là trois serveuses, venues à Paris espérant trouver le bonheur, mais échouant dans un métier qui les répugne, deux cuisiniers dont l’un est kurde et militant du PKK, parti interdit par la dictature turque, enfin une femme et un homme qui semblent s’aimer, mais dont la femme se demande si elle a raison d’abandonner mari et enfants pour vivre avec celui qui se retrouve en face d’elle. Mais surtout, leurs histoires à toutes et à tous traversent la soirée de l’attentat terroriste du Bataclan, dont le nom ne sera pas cité, mais qui transperce au cours de la narration.

La mise en scène d’Astrid Mercier est élégante, sorte de chorégraphie géométrique, à la Comaneci entend-on, reflétant le travail répétitif  et sans couleurs de ces serveuses de restaurant. Le plateau est très bien utilisé, le couple à droite, les serveuses plus à gauche, belles lumières fort bien gérées.

Mais l’ensemble reste trop gentil, et les 7 interprètes ne sont pas en cause, chacun/chacune donnant le meilleur, sans que l’émotion ne gagne le spectateur, sans doute le texte voulant couvrir un large panel de vies cassées ne réussit pas à déclencher le processus théâtral qui permet au public de prendre possession de l’œuvre. Et c’est bien dommage !

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