Attention ! chef d’œuvre à Gotham City ! Todd Phillips nous emporte avec enthousiasme sur les pas du « Joker » dans la ville de Batman, sans que ce dernier n’apparaisse dans le film. Deux heures de pur cinéma comme on en voit rarement. Photographie et musique sont au diapason, on cherche en vain une faiblesse quelconque. Le Jury de la Mostra de Venise ne s’y est pas trompé en lui décernant la récompense suprême, le Lion d’Or.
Arthur Fleck vit avec sa mère âgée et très malade. Lui est atteint d’une maladie cérébrale qui ne lui permet pas de contrôler ses explosions de rire. Alors, son métier de clown de rue lui va à ravir. Mais, comme partout d’ailleurs, mais dans la ville de Gotham sans doute un peu plus qu’ailleurs, on croise des énergumènes qui se moquent, agressent, tabassent, d’autant plus qu’ils sont en costard cravate et bourrés de fric. Arthur est victime de ces gens sans scrupules, lesquels vont le regretter rapidement, d’autant qu’Arthur se retrouve en possession d’un flingue.
D’autres meurtres suivront, frappant ceux qui lui ont menti, se sont moqués, l’ont ridiculisé, tel ce présentateur télé qui anime une émission débile comme il y en a tant sur le petit écran. Mais il préservera ceux qui se sont bien comportés avec lui, notamment un nain, ancien collègue clown.
Todd Phillips situe l’histoire dans un contexte de lutte syndicale où depuis des semaines, les éboueurs sont en grève, situation qui dégénère en un combat à mort entre riches et pauvres à Gotham. Peut-être est-ce cette lutte des classes qui gène aux Etats-Unis puisque le film est sous le feu des critiques en raison d’une soi-disant violence du Joker. Certes, mais on a vu bien pire, chez Tarantino par exemple, sans que l’on ne s’en émeuve de l’autre côté de l’Atlantique.
Quant à Joaquin Phoenix, que dire ? Qu’il est lumineux, dans ses chorégraphies, dans ses pitreries, avec son visage à qui il fait dire au monde que le fou n’est pas celui qu’on pense.
In fine, dans une des dernières images, quand le peuple se révolte et met à feu et à sang Gotham (l’Amérique ?), le Joker est porté en triomphe. On pense aussitôt à Trump, le clown fou qui plonge le monde économique, écologique, moral dans un maelström infernal.
Et si tout cela n’était qu’un rêve, nous dit Todd Phillips. On voudrait le croire !
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