« Les Particules », premier long métrage pour le réalisateur Blaise Harrison, et, me semble-t-il pour chacun des acteurs, était présenté lors de la dernière Quinzaine des Réalisateurs, à Cannes. Pendant la projection, on est frappé par le style de Blaise Harrison, style bien particulier qui lui permet de nous proposer un cinéma quelque peu expérimental, qui peut dérouter certains, mais qui offre quelque chose de nouveau dans l’univers du 7ème art, tant pour l’image que pour le son, bien trop souvent très et trop consensuel.
Nous sommes au Pays de Gex, là où le CERN possède le plus grand centre de particules du monde et son tunnel d’accélérateur de protons. L’idée d’Harrison consiste à utiliser la présence de ce centre de physique, avec sa théorie du trou noir, capable selon certains physiciens d’avaler la matière, et pourquoi pas des êtres humains, afin de nous plonger au sein d’un groupe de jeunes lycéens en terminale, et d’étaler leurs angoisses devant l’avenir, leurs difficultés existentielles, leurs relations au sein du groupe, par rapport aux adultes…
Ils sont 4/5 dont une fille, jouent un peu de musique, font la fête quand l’occasion se présente, rigolent, déconnent un peu, fument quelques joints, et sont un peu distraits pendant les cours au lycée. Mais Harrison se focalise sur Pierre-André, saxophoniste dans l’harmonie locale, à l’élocution lente, presque intraverti. La caméra peine à le quitter, souvent de face ou de profil en mode portrait. Le style Harrison, ce sont des plans-séquences qui se prolongent, quand la caméra s’attarde sur un bus en plongée, sur les flocons de neige qui tourbillonnent de jour comme de nuit, quand la caméra balaie un angle de plus de 180 ° près d’un torrent à la recherche du disparu, avec de très jolis ralentis, et l’on pourrait multiplier les exemples.
N’allez pas chercher une histoire avec un début et une fin. « Les Particules » sont une allégorie sur la difficulté d’une bande d’ados à entrer dans le monde des adultes, à quelques mois du Bac, quand tous ces jeunes, copains depuis l’enfance, vont se séparer. La dernière image, quand Pierre-André et sa copine découvrent leur amour réciproque, est d’une grande beauté, due à Colin Lévêque, le Directeur de la photo, qui a réalisé toute une série de plans admirables, et Thibault Martegani aux magnifiques effets visuels.
Pierre-André dit P-A, c’est Thomas Daloz, un jeune acteur plein de talent.
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