mercredi 29 mai 2019

Un casting haut de gamme et un film décevant

Il ne suffit pas de s’offrir un casting haut de gamme en réunissant une pléiade d’actrices à la mode (par ailleurs toutes excellentes, là n’est pas le problème), pour obtenir in fine, un film de grande valeur. La preuve avec « Sibyl » de Justine Triet, laquelle m’avait ébloui avec « la Bataille de Solférino » il y a quelques années. Non, ce qui ne va pas, mais pas du tout, c’est un scénario que je qualifierai de stupide. Faut-il le raconter, du moins vaguement ?

Soit une psychologue qu’on appelle Sibyl, qui veut abandonner son métier pour revenir à son premier amour, l’écriture. Mais comme on ne peut du jour au lendemain cesser ses activités, surtout quand on est en libéral, elle continue avec un ado (je n’ai pas compris ce qu’il vient faire dans l’histoire, ça encombre) et débute avec une jeune actrice qui la supplie de l’aider, parce qu’elle est enceinte de l’acteur principal du film qu’elle est en train de tourner, mais faut pas lui dire, enfin elle le lui dit. Avortera-t-elle ? Non, puis oui. Et comme toute l’équipe du film s’envole pour Stromboli, vous savez cette île volcanique, ah qu’elle est belle au beau milieu d’une mer calme, sous le ciel bleu ! Mais l’actrice est dévastée après son IVG. Alors, on appelle de toute urgence la psy, laquelle devient d’abord figurante du film, puis après la fuite de la réalisatrice qui en a raz le bol et qui plonge en pleine mer, eh ben, elle prend sa place, oui, oui ! Puis elle couche avec l’acteur principal et se fait virer. On croit que c’est fini et on en remet une couche pour 10 mois plus tard. J’arrête là tant c’est nul !

Ajoutons au tableau une scène de sexe torride avec Virginie Effira, et ça dure (Triet voudrait-elle concurrencer Kéchiche ?), une scène de beuverie (là non plus, je n’ai pas compris pourquoi), Au final, le film dure 1 heure 40, j’ai eu l’impression qu’il dépassait largement les deux heures.

Alors certes, Virginie Effira (la psy) et Adèle Exarchopoulos (l’actrice enceinte) sont toutes deux excellentes, la seconde notamment que j’ai vue récemment à Berthier dans « la Trilogie de la vengeance ». Décidément, voilà une actrice formidable, tant sur les planches que sur le grand écran. On peut ajouter à ce tandem, Laure Calamy, sorte de nounou/amie de la psy,  mais qui en rajoute des tonnes dans son interprétation (pourquoi donc ?), et Sandra Hüller, la réalisatrice (pas celle de Sibyl, non, celle du film dans le film), qu’on avait découverte dans « Toni Erdmann ». « Sibyl » étant une film parlant des femmes, je ne m’étendrai pas sur les garçons.

Il était en Compétition officielle au Festival de Cannes, représentant un peu le cinéma français. Par bonheur, le Jury, dont on peut tout attendre dans la mesure où il est composé de « stars » du cinéma et non de critiques professionnels, ne l’a pas primé. Il n’aurait plus manqué que ça !

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