Dès le début du film, est apparue une image impressionnante, une de celles qui vous foudroie, une image qui vous reste en mémoire longtemps. Une ville filmée de très haut, les rues sont totalement vides d’êtres humains, une sorte d’autoroute la traverse. Un oiseau volette, puis on aperçoit un cycliste seul. La caméra descend à sa hauteur. Il s’agit d’une adolescente. Soudain, au détour d’un carrefour, derrière la jeune fille, surgit une meute de chiens, la poursuivant. Combien y en a-t-il ? 100, 200… ? Flashback.
Kornel Mundruzco a réalisé un film sur les chiens. De l’animal de compagnie ou presque jusqu’à la horde des guerriers. De fait, certaines séquences sont dures, mais le générique de fin indique qu’aucun animal n’a été blessé pendant le tournage et que toute violence est simulée.
En fait, le film est une formidable métaphore : les chiens qu’on ramasse dans la rue grâce à des équipes spéciales, parce que ce sont des bâtards (c’est le mot utilisé), que l’on parque dans des chenils, ce sont les roms en Hongrie, les migrants, les sans papiers… Mais Mundruzco nous prévient : le retour de bâton sera terrifiant. Si on ne veut pas les accueillir dignement, c’est la société qui risque de s’écrouler. In fine, c’est l’adolescente dont j’ai parlé au début qui parviendra à arrêter le vent de folie car, c’est bien connu, la musique adoucit les mœurs. La scène finale est somptueuse !
Kornel Mundruzco est vraiment un artiste hors du commun, par ces deux spectacles présentés à Orléans. Le film, quasiment entièrement tourné caméra à l’épaule, est une performance exceptionnelle : on se demande comment on a pu faire tourner 100 à 200 chiens dans les rues de Budapest. Certes, les maîtres et dresseurs étaient présents, mais tout de même… Film culte !
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