Quelques mots sur « la Mort de Staline » du britannique Armando Iannucci, d’après la bande dessinée française éponyme de Thierry Robin et Fabien Nury, que je n’ai pas lue.
Le film relate les derniers instants de la vie de Staline, en partie probablement nés de l’imagination des auteurs de la BD, en partie aussi sans doute proche de la réalité. Mais comme les historiens hésitent sur les différentes thèses, il est bien difficile de cerner la vérité. La suite jusqu’à l’exécution de Béria baigne aussi entre faits réels et fiction. Ce que l’on sait par exemple, c’est que Béria n’a pas été arrêté dans les jours qui suivirent les obsèques de Staline, mais quelques mois plus tard. On pourrait multiplier les exemples. Cependant, tout ne relève pas de la fiction, telle la volonté de Béria de libéraliser la société après avoir organisé les purges et meurtres de masse que l’on sait. Manœuvre de sa part ou lucidité, on ne saura jamais.
Pour en revenir au film, le réalisateur a choisi de naviguer entre la reconstitution historique et l’humour british, type Monty Pithon. Et à mon sens, c’est là que le bât blesse. Soit, il eut fallu s’en tenir à la vérité historique, du moins celle que l’on connaît, ou seulement la plus plausible, et faire un film historique ; ou bien verser totalement dans la parodie grand guignolesque. Ici, on présente l’ensemble des personnages comme falots, faibles d’esprit, ou bien vantard tel le Maréchal Joukov, à l’exception de Béria et Khrouchtchev qui apparaissent comme les deux principaux protagonistes et adversaires pour s’emparer du Pouvoir.
Peut-on rire de tout ? Oui, et Bénigni dans "la Vie est belle" en a apporté la preuve. Mais ici, le comique finit par sonner faux. Les propos obscènes et les blagues vachardes fusent, mais tournent souvent dans le vide. Vouloir faire rire d’un sujet grave peut s’avérer projet inaccessible, c’est le cas il me semble ici.
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