Kiyoshi Kurosawa est le maître incontesté des scénarios où les vivants et les morts se côtoient, sans qu’on sache trop qui est qui, où les subconscients sont mis à rude épreuve, où la mort est une illusion, où le réel et l’irréel n’ont pas de frontière hermétique. Désirant découvrir le pays où le cinéma est né, Kurosawa a débarqué à Paris, un scénario en poche, et nous propose un film tourné en France avec des acteurs français et belge, « le Secret de la chambre noire ».
Stéphane, la cinquantaine, vit dans une immense demeure, sorte de château style début du XXème siècle, avec sa fille, Marie, la trentaine peut-être. Lui est artiste photographe, et utilise le procédé du Daguerréotype, mis au point au 19ème siècle et qui produit de véritables chefs d’œuvre de l’art photographique. L’inconvénient, c’est que le temps de pose peut atteindre l’heure, voire la dépasser, ce qui pour un modèle devient un exercice de torture. Marie est donc le modèle de Stéphane depuis la mort de sa mère, soit l’épouse de Stéphane. Par nécessité, Stéphane recrute Jean, afin de l’aider à déplacer le lourd matériel du procédé photographique.
L’élément perturbateur de cette situation à 3, c’est l’apparition dans la demeure, du spectre de l’épouse décédée, visions qui ajoutées à l’arrivée d’un promoteur immobilier bien décidé à racheter la villa, vont entraîner le spectateur dans un bain de sang terminé par un « beau voyage » aux confins du réel et de l’illusion. Certes, ce n’est sans doute pas le meilleur film de Kurosawa, peut-être parce que pour nous occidentaux, il n’y a pas de dépaysement sociétal. Mais la patte du réalisateur nippon est bien là et ne déçoit pas !
Olivier Gourmet, qu’on voit souvent sur les écrans par les temps qui courent, campe un Stéphane amoureux de son art, et résolu à tenir tête à ceux qui voudraient bien le voir partir. Sa fille, Marie, est interprétée par une très douce et délicieuse Constance Rousseau. Quant à Jean, le rôle est confié à un excellent Tahar Rahim que je me souviens avoir vu dans « Grand Central » et « le Passé ».
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