Les films israélo-palestiniens, reflètent souvent l’univers concentrationnaire des territoires occupés. Ce n’est pas exactement le cas pour le premier long métrage de Maha Haj qui sait manier la métaphore, « Personal Affairs », présenté au denier festival de Cannes dans la section « Un Certain Regard ».
Un couple relativement âgé vit à Nazareth. Las de la vie, il ne se parle plus guère. Lui lit et commente à haute voix tout ce qu’il trouve sur internet, son ordinateur portable ne le quittant pas. Elle tricote pour ses enfants, regarde les séries télé et s’endort sur le divan.
Ils ont trois enfants : un garçon à Ramallah, courtisé par une jolie fille ; un autre qui poursuit ses études en Suède ; enfin, une fille à Ramallah aussi, mariée et enceinte, le mari mécanicien qui n’a jamais vu la mer, une très vieille mamie vivant au foyer. Voilà pour la famille.
Le film raconte des scènes de la vie ordinaire, relations souvent tendues entre les uns et les autres, reflétant évidemment les tensions politiques qu’on connaît, mais souvent avec une dose d’humour, et on sait qu’il en faut une sacrée dose pour vivre là-bas ! L’arrivée d’une cinéaste américaine, perdue en zone occupée, en est un exemple parfait.
Film réalisé sans figurants, sans connotations religieuses (là-bas, c’est rare), c’est bien fait, bien filmé, les acteurs sont attachants et on devrait reparler de Maïssa Abed El Hadi, jeune actrice palestinienne qui danse superbement bien le tango. Enfin, la dernière scène est un petit bijou de tendresse, je n’en dirai pas plus.
Si vous voulez un film reposant, mais non coupé de la réalité du monde, il est à conseiller !
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