De la piscine aux geysers

Solveig Anspach nous a quittés l’année passée, victime d’une saleté qu’elle n’a pas réussi à vaincre. Le festival de Cannes l’a honorée en lui décernant, dans la section « la Quinzaine des réalisateurs », le prix de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques pour son dernier film, « l’Effet Aquatique ».

Décidément, elle aimait Montreuil, où elle a habité plusieurs années, l’Islande où elle avait des affinités parentales, et les grutiers. Dans « Queen of Montreuil », réalisé en 2013, l’héroïne est Agathe, interprétée par Florence Loiret-Caille ; débarque un couple d’Islandais (mère et fille), et l’un des protagonistes du film aime se percher au sommet d’une grue.

Il en est de même pour l’Effet aquatique. Agathe, cette fois-ci est maître-nageuse à la piscine Maurice-Thorez, et on retrouve à nouveau Florence Loiret-Caille et son joli minois  dans le rôle. Arrive Samir (Samir Guesmi), grutier de son métier et qui veut apprendre à nager. En réalité, il drague Agathe aperçue dans un troquet. Manque de chance, celle-ci part pour l’Islande à un Congrès mondial des maîtres-nageurs. Ni une, ni deux, Samir saute dans l’avion pour la rejoindre.

Si la partie montreuilloise semble plus ou moins réaliste, pleine d’humour, vive et énergique, au pays des volcans, geysers, trolls et elfes, le film glisse carrément vers le conte avec un Samir devenu amnésique. Finalement, les eaux chaudes d’un lac lui redonneront la mémoire, d’où le titre. Cette seconde partie islandaise s’étire un peu en longueur malgré la relative brièveté du film (1 h 23). Au passage, Solveig nous glisse un projet « Together », celui de la construction d’une piscine par les Israéliens et les Palestiniens. Nous, on veut bien. Enfin, Solveig nous montre les magnifiques paysages de l’île de sa mère. On aimerait y habiter, tant les gens paraissent sympas, ce ne sont pas les footballeurs qui diront le contraire !