mercredi 9 mars 2016

Rêve ou réalité ?

Dans le cadre d’un partenariat avec le CDN d’Orléans, « Locataires » de Kim Ki-duk (Corée du Sud) était projeté aux Carmes hier soir. Le film, Lion d’Argent à la Mostra de Venise, est sorti en 2005.

Un jeune homme squatte pendant quelques heures des maisons vides de leurs occupants, et repart sans rien emporter. Le hasard lui fait rencontrer une jeune femme martyrisée par son mari. Un amour va naître au cours d’une sorte de road movie, qui les mènera tous deux, de maison en maison, jusqu’à la case prison pour lui. Isolé dans une cellule, le film bifurque alors vers le rêve, une sorte de monde parallèle, en apesanteur, qui réunira in fine le couple dans l’amour.

Kim Ki-duk a réalisé un film qui peut surprendre plus d’un spectateur. Le jeune homme ne prononce pas une seule parole : tout est dans son regard parfois ténébreux, un sourire esquissé, une main tendue ; elle n’en dira à peine plus, sinon « Je t’aime » tout à la fin. La parole serait de trop, tout est dans le geste subliminal.
Puis, il y a les balles de golf, outil qu’utilise le jeune homme, tantôt comme message envoyé à la jeune femme, tantôt comme arme de destruction, tantôt comme défouloir. Pensons notamment à cette scène dans une cellule où il mime la frappe avec un fer, un co-détenu faisant mine de la lui subtiliser, s’ensuit une bagarre entre eux afin de récupérer la balle fictive…

Sommes-nous dans le rêve ou la réalité, interroge le réalisateur à la toute fin du film ? Le jeune homme existe-t-il réellement, ou est-ce un rêve de la jeune femme ? L’homme serait-il le double, l’inconscient de la jeune femme ? N’ont-ils pas tous les deux, le même hématome au même endroit sur la lèvre !
Un film tournant au fantastique, venu de la Corée, comme savent si bien les réaliser les cinéastes du « pays du matin calme ». Un Lion d’Argent amplement mérité !

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