Bienheureux japonais qui comptent parmi leurs cinéastes, un duo figurant parmi les meilleurs de la planète : Kiyoshi Kurosawa et Hirokazu Kore-eda, lesquels nous enchantent dès lors qu’un de leurs films parvient sur les écrans français après être passé par Cannes.
Notre petite sœur, œuvre cinématographique du second, est une merveille pleine d’émotions. Et pourtant, il n’y a pas d’histoire : nous sommes plongés dans la vie ordinaire de quatre jeunes filles, sœurs ou demi-sœur, qui vivent seules dans une grande maison, mais sans grand confort.
Les trois aînées travaillent, la plus jeune, issue d’une autre mère, mais du même père, va au collège, joue remarquablement bien au foot, et est donc accueillie à bras ouverts par ses trois demi-sœurs à la mort du père qui avait autrefois déserté le logis familial, qu’on ne verra pas, mais qui est au centre de tous les questionnements, de tous les souvenirs des unes et des autres.
La grand-mère a aussi légué à nos jeunes femmes, la fabrication de l’alcool de prune, qui pourrait couler à flot si elles se laissaient aller, la plus jeune en fera une amère expérience.
Ce film, tout empreint de nostalgie, nous interpelle en ce sens qu’il aurait pu être tourné chez nous, avec les mêmes interrogations concernant la famille : qui était vraiment le père, pourquoi a-t-il quitté la maison ? et qui était la mère des trois aînées qu’on croisera lors d’un enterrement et qui fera la paix avec sa première fille ? Les quatre sœurs apparaissent très soucieuses d’en savoir plus sur leurs parents, leur famille en général, thème actuel de toute société basée sur la cellule familiale.
Kore-eda nous emmène dans son pays, aux moeurs de plus en plus européennes, quoique le kimono est parfois porté, et avec quelle élégance. Les très fameux cerisiers en fleurs rythment la vie nipponne à tel point qu’il est espéré, par chacun, de mourir en ayant vu une dernière fois ce miracle de la nature. La dernière image, celle des trois sœurs aînées tout habillées de noir, sur la plage, accompagnées de leur demi-sœur, est d’une infinie beauté.
Les quatre actrices, avec chacune leurs qualités propres et leur registre particulier, forment une sacrée équipe : on connaissait l’aînée, Haruka Ayase, la jeune femme de « Real » de Kurosawa. Quant à la troisième, dans le rôle de Chika, elle arbore un magnifique minois lorsqu’elle sourit, et c’est fort souvent, propre à faire se pâmer toute la jeunesse masculine nipponne. Enfin, la plus jeune, « notre petite sœur » est tout simplement adorable.
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