Par accident, est le premier long métrage de Camille Fontaine, dont je ne sais trop quoi penser, les invraisemblances dans le scénario, les impasses et les questions sans réponses à la fin du film occultant la belle présence des trois principaux acteurs.
Voilà un jeune couple algérien vivant avec leur petite fille de 5 ans, prénommée Blanche, « pour ne pas avoir de problème plus tard », dans un mobil-home, sur les hauteurs provençales, relativement haut perché si l’on se fie à la longueur de la descente finale. Mais d’où peuvent-ils bien tirer l’électricité qui les éclaire le soir, et l’eau chaude, et l’eau potable, et tutti quanti… Car vivre en ermite à l’écart de tout, perdu en plein cœur de la nature, ça pose des problèmes d’une complexité redoutable. Ils avaient même le réseau mobile : heureux couple !
Donc lui, sans papiers, travaille dans une entreprise de ravalement, elle dans une blanchisserie. Ils possèdent une voiture qu’elle conduit, avec permis est-il utile de le dire.
Un soir, en quittant ses collègues, Amra téléphone au volant (ben oui puisqu’on se tue à répéter qu’il ne faut pas le faire), et percute un piéton qui se retrouve entre la vie et la mort. La faute morale est terrible d’autant que le sort de son conjoint risque de ne pas s’arranger dans l’affaire, quand survient la Mère Noël, en l’occurrence un témoin oculaire certifiant que le piéton s’est jeté sous les roues de la voiture.
Le hic, c’est que le témoin, infirmière de son état, s’incruste dans la vie du couple, jette l’argent par les fenêtres, est totalement exubérante, s’habille très court, ne rechigne pas sur les gestes obscènes, et livre à la gendarmerie un faux témoignage dont elle ne mesure aucunement les conséquences pour elle.
Mais qui est donc cette Angélique, et que veut-elle en réalité ?
Le problème, c’est qu’on ne le saura pas ! Volonté de la réalisatrice sans doute… Ajoutons aussi des personnages très secondaires, assez énigmatiques, tel le patron de la blanchisserie venant faire un étrange discours à ses employés : impasses au sein desquelles le spectateur est projeté. Mais pourquoi ?
Volonté là aussi de mêler le sociétal au thriller, quoiqu’on s’interrogera longtemps sur la réalité du polar ?
On retiendra néanmoins la superbe composition d’Émilie Dequenne, naguère prix d’interprétation à Cannes, dans un rôle totalement excentrique, mais ô combien sympathique, et le jeune couple, voulant à tout prix s’intégrer dans la société, tout en retenue et où dominent de profonds sentiments de bonté.
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